Il faut à peine une demi-heure en RER depuis Châtelet, au centre de Paris, pour rejoindre Sevran-Beaudottes, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de la cité des 3000, où a grandi Alice Diop. Vingt-sept minutes pour relier des mondes que tout sépare. La cinéaste reconnaît volontiers une « fascination cinématographique » pour ce train, qui traverse souvent ses films et tisse la trame de son dernier documentaire, Nous. Elle prend le temps d’y arpenter la ligne B pour rendre compte des vies de ceux qui habitent alentour (le film est programmé sur Arte à la rentrée). Récompensée cette année au Festival international du film de Berlin, Alice Diop raconte « son » RER et, à travers lui, comment elle cherche à relier ceux qui s’ignorent par « un cinéma qui prend soin de ceux qu’il filme ».
Cette ligne est pour moi un espace très symbolique, à la fois social et intime. J’ai aussi pour lui une fascination cinématographique. D’abord parce que ce train est très fortement lié à ma vie personnelle et qu’il raconte le territoire de mon enfance. (...)
Une autre raison est que la ligne B relie entre eux des territoires qui s’ignorent. Filmer le RER est une façon d’interroger le rapport de la marge au centre, d’explorer des trajectoires sociales. Pour Patrick, l’un des personnages de Vers la tendresse (2016), le trajet de Sevran-Beaudottes à Paris, c’est l’espérance que son homosexualité ne sera plus vécue comme problématique.
Source et photo: lemonde.fr
Cinéma, Transports
1 août, 2021 à 20:16 | Posté par Jean-Louis Karkides
Cet article a été posté le dimanche, août 1st, 2021 a 20 h 16 min et est classé dans Cinéma, Transports. Vous pouvez suivre tous les commentaires de cet article via ce flux RSS 2.0.
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