Ces nuisances avaient été constatées, mais semble t'il, ils n'ont pas été entendus.
En ce samedi matin pluvieux, Sadjo entrouvre la fenêtre du salon de son appartement en rez-de-chaussée. L'encombrement du vis-à-vis se double alors de nuisances sonores.
«Et parfois même de tremblements, assure le quinquagénaire. Un jour, j'ai mis la main sur le mur de la chambre. Ça tremblait. C'était la même chose chez les voisins. On a peur, on se dit que le bâtiment risque de tomber.»(...)
Interrogée sur le sujet, la SGP reconnaît quelques débordements : «Certaines tâches devant être terminées avant la pause du week-end, les travaux peuvent se poursuivre le samedi mais cela reste exceptionnel.» Les locataires que nous avons rencontrés affirment que toutes les nuits ou presque les travaux se prolongent après 22 heures.(...)
Au total, 120 foyers ont signé le «formulaire de demande expresse d'indemnisation». «La phase de réalisation des parois moulées, particulièrement génératrice de nuisances sonores donc, devrait s'achever à la fin du trimestre, prévoit la SGP. La phase de terrassement qui suivra générera moins de nuisances sonores.»(...)
«On a fait confiance», lâche, dépité, «Mike», un coiffeur qui vit avec sa mère Fatima au premier étage du 20, allée des Roseaux.(...)
«Comme la lumière du projecteur tape dans notre direction, on est obligé de fermer les volets, poursuit Mike. On ne savait pas qu'il y aurait autant de nuisances.(...)
Le quinquagénaire assure ne plus trouver le sommeil. «Les ouvriers s'arrêtent à 1 heure ou 2 heures du matin et ils reviennent dès 6 heures, se plaint-il. Je pète un plomb ! Je suis obligé de prendre des cachets pour dormir. Il faut respecter les gens.»(...)
Mais certains sont déjà résignés. «C'est trop tard, on a signé», souffle un voisin de Sadjo. Au bas du formulaire d'indemnisation, le texte précise la mention manuscrite à ajouter : «Bon pour renonciation à tout recours».
Extraits d'un article du Parisien