Seulement 30 fidèles est impossible
Devant l'ineptie du gouvernement de ne pas mettre dans les lieux de culte le même quota que dans les commerces, soit 8 M2 par personne, l'attitude des musulmans tranche avec celle de certains catholiques faisant des prières de rue.
Ne pas rouvrir, plutôt que créer des frustrations, voire des esclandres. C'est le parti pris des grandes mosquées de Seine-Saint-Denis, mais aussi de Paris et de la petite couronne dans son ensemble, alors que le gouvernement a annoncé l'autorisation des rassemblements religieux dans les lieux de culte à partir de ce samedi, à condition de respecter une jauge maximale de trente fidèles.(...)
Même son de cloche, ailleurs dans le 9-3, dans les mosquées d'Aubervilliers, Saint-Denis, Tremblay-en-France, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois, Stains, ou encore Aulnay-sous-Bois.
Cette dernière, la plus grande du département avec ses presque 3 000 fidèles par vendredi, avait pourtant éprouvé des règles sanitaires strictes entre les deux confinements : gel hydroalcoolique à l'entrée, distanciation physique de 1,5 m par personne, obligation de faire ses ablutions à domicile, de ramener son propre Coran et son propre tapis, ainsi qu'une désinfection régulière des lieux.
« Notre exemplarité doit influencer le gouvernement dans le sens d'une réouverture, espérait récemment son responsable, Yacine Laoudi. Avec ces règles, ma mosquée n'a été le théâtre d'aucune contamination d'ampleur. » Las : l'énorme édifice, installé au cœur de la cité de la Rose-des-Vents, restera lui aussi fermé.
Alors, les fidèles philosophent. Et prennent leur mal en patience. Comme Mohamed, un habitué de la mosquée d'Aulnay. « On va continuer à prier à domicile. Ça n'aurait pas de sens de prier à 30. Il y aurait une file d'attente toute la journée devant la mosquée, les plus âgés seraient déboussolés. C'est contre-productif ! »
Extrait d'un article du Parisien