Après l'autorité gouvernementale, Valérie Pécresse donne son avis
"La crise du Covid-19 a été brutale pour le secteur aérien. L'Association internationale du transport aérien, qui prédisait en 2019 un doublement du trafic tous les quinze ans, annonce un trafic pour 2020 en dessous de celui de 2005 et un retour à la situation antérieure pour 2024, au mieux. Conséquences : tous les acteurs du secteur sont contraints d'abandonner leurs plans de développement et d'assurer leur survie, entre perfusion par les autorités publiques et réductions de coûts. Ils affichent aussi une volonté d'accélérer leur transformation écologique. S'il ne doit pas être le seul à agir, le transport aérien ne peut s'exonérer d'une action plus résolue face à ces grands défis.(...)
Comment imaginer un débat public éclairé alors que le trafic aérien est totalement effondré pour plusieurs années, ce qui soulève des incertitudes sur l'avenir du secteur ? Comment susciter des échanges apaisés alors que l'avion est devenu un symbole de controverse écologique ? C'est pourquoi j'appelle aujourd'hui l'Etat et ADP à arrêter ce projet du T4 pour prendre le temps de repenser le monde aérien de demain. Il ne s'agit pas de prôner la décroissance et d'abandonner toute ambition pour Roissy, ce qui ne conduirait qu'à déplacer les long-courriers dans les aéroports des pays voisins en sacrifiant nos emplois. Mais nous devons en revanche accepter de revoir notre modèle de croissance permanente d'un trafic aérien trop bruyant et polluant."
Extraits d'une tribune de Valérie Pécresse envoyée au Parisien