Les suites du confinement
"Ce n'est pas une vague de nouveaux patients mais un tsunami", alerte le docteur Fayçal Mouaffak, chef de pôle à l'EPS Ville Evrard de Neuilly-sur-Marne. Il intervient aussi aux urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis et c'est le même constat. "En temps normal, on a 7 à 8 patients par jour, mais en ce moment, c'est entre 14 et 23 consultations par jour". Ce qui l'inquiète aussi ce sont les profils. "On a des nouveaux patients, assez jeunes, qui n'étaient jamais venus" et "il y a une proportion inhabituelle de patients qui présentent des épisodes psychotiques aigus : des délires, des hallucinations, jusqu'à la psychose".
Certains ont très mal vécu la période de confinement, très anxiogène, et le déconfinement n'a pas été simple à gérer non plus avec de nouvelles règles qui ont perturbé certaines personnes. Il y a eu des phénomènes de "décompensation". Puis, il y a celles et ceux qui ont arrêté leur traitement ou qui ne sont pas présentés à leur rendez-vous ces derniers mois. Dans quel état vont-ils revenir, s'ils reviennent ? (...)
Brigitte Bettel, chargée de mission à l'Unafam 95 (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) n'a quasiment reçu aucun appel de familles pendant les mois de confinement. "C'est très étrange, on arrive pas à interpréter ce silence". En revanche, elle confirme, le manque de lits dans les hôpitaux et le risque que cela représente : "il y a des gens sortent d'hospitalisation et qui devraient avoir très vite des rendez-vous de suivi en CMP mais ils ont un rendez-vous uniquement, trois mois après". Or, comme pour n'importe quel patient, le manque de suivi peut favoriser les rechutes.
Extraits d'un article de francebleu.fr