Dans une tribune du journal Libération, Bernard Loup, Président du Collectif Pour les Terres de Gonesse s'exprime, extraits:
Les deux mois de confinement qui s’achèvent ont été une épreuve pour les citadins. Ils ont aussi permis de mesurer la grande vulnérabilité alimentaire des métropoles. Heureusement les circuits courts et l’approvisionnement local sont devenus une priorité pour de nombreux élus, y compris pour la présidente de la région Île-de-France...
Une autre leçon de l’épidémie est la confirmation de notre diagnostic sur le modèle économique d’EuropaCity. Celui-ci consistait à faire venir par avion des touristes du monde entier, notamment de Chine – comme pour Disneyland, fermé depuis deux mois suite à l’épidémie de coronavirus.
Cette crise montre que l’économie ne doit pas reposer uniquement sur des échanges internationaux qui peuvent être stoppés à tout moment...
Les projets de bétonnage du Triangle de Gonesse sont devenus un symbole de l’absurdité d’un Grand Paris qui n’hésite pas à détruire des terres agricoles d’excellente qualité, au mépris de l’impératif de la relocalisation de notre alimentation...
Pourquoi persister à y bâtir une gare, alors que le centre commercial qu’elle devait desservir est désormais abandonné ? L’utilité sociale de cette infrastructure serait quasi-nulle, les premières habitations de Gonesse étant à 1,7 km de l’emplacement retenu. Enfin, comment justifier une telle dépense d’argent public alors que tant d’autres demandes des habitant·es du territoire ne sont toujours pas satisfaites ?..
Comme d’autres l’ont fait avant lui pour promouvoir le projet EuropaCity, Thierry Dallard [Président de la société du Grand Paris] utilise les difficultés sociales du territoire pour justifier le bétonnage des terres du Triangle de Gonesse. Or les habitant.es de l’est du Val d’Oise n’ont pas besoin d’une gare en plein champ...
Nous sommes à un tournant : soit la Société du Grand Paris choisit de répondre aux besoins avérés des habitant·es, comme celui de faciliter les transports du quotidien, soit elle risque d’alimenter encore la défiance des Francilien·nes à son égard, en se coupant complètement de la réalité. Les terres fertiles de Gonesse méritent mieux que cette gare d’un autre temps.