Nous avions relaté l'an dernier les difficultés et les heurts entre résidents du foyer du Gros Saule et l'association COALLIA qui a fait construire leur nouveau foyer sans tenir compte de leur demande, une salle commune.
Cette fois ci, c'est sur le nouveau foyer situé 12 rue Henri Matisse que notre illustre confrère Bondy Blog a fait une enquête. Extrait:
"Dès l’entrée principale, il faut un badge pour y accéder. On n’entre pas là n’importe comment : on y pénètre grâce à un résident qui nous fait entrer. A l’intérieur, tout est calme. On ne croise personne dans les couloirs. Une lumière très forte et très blanche les éclairent. L’odeur de peinture fraîche, rouge et blanche, nous accompagne. Tout est propre mais tout est désert aussi... “Nous sommes enfermés dans nos cellules. Nous avons tout dans nos chambres une salle de douche, des toilettes, un coin cuisine mais il nous manque quelque chose”, s’exclame Mamadou Konté*, ouvrier dans le bâtiment. Il déverse sa colère comme s’il attendait cette occasion. “C’est propre oui. Il y a la sécurité aussi mais ce n’est pas seulement ça la vie. Ce que nous voulons, c’est aussi nous évader de nos angoisses. Pour ça, il faut que nous parvenions à vivre dans une bonne ambiance et pour ça, il nous faut des espaces où on peut se rencontrer, comme avant. Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue. Si je trouve un autre logement, j’y vais tout de suite”...Tous se souviennent de leurs foyers composés de cuisines communes, de salles de prière, de bancs publics, de couloirs larges comme des ruelles où l’on pouvait discuter...
Alioune Niang*, jeune Sénégalais de 26 ans est ouvrier dans le bâtiment. Depuis son arrivée en France avec des papiers , il habite dans ces résidences. Son regard n’est pas aussi vindicatif. Il regarde la situation sous deux angles différents. “Il faut reconnaître que ces résidences ont un côté positif. Il y a plus de sécurité, d’hygiène et d’organisation surtout pour les sorties et les entrées... “Je n’ai jamais pensé qu’ils allaient nous isoler d’une manière aussi extrême. Je trouve que les propriétaires de ce foyer veulent que nous nous enfermions et que l’on meurt de nos solitudes et nos délires de tristesse. Les parties communes que l’on a éliminées, c’est insupportable. On ne peut pas le comprendre mais ce qui est sûr c’est qu’il y a une volonté politique derrière"
A leur demande, les noms et les prénoms des personnes interviewés ont été changés
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