L'abstention explose
Qui sont les nouveaux abstentionnistes ?
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Les électeurs du FN se sont évanouis dans la nature. La grande majorité des électeurs FN de la présidentielle sont restés chez eux. Parmi eux, les 2881 aulnaysiens qui ne se sont pas reportés de Le Pen vers la candidate locale frontiste, la quasi totalité aurait ignoré le premier tour de l'élection législative (99% selon nos simulations).
- Les électeurs de Mélenchon se sont fortement abstenus (ou partis vers LR?). Selon nos calculs, les deux tiers des insoumis (66% selon nos simulations) qui auraient boudé FI+PCF à la législative se seraient transformés en abstentionnistes. Cette hémorragie est très forte en valeur absolue car Mélenchon faisait presque 34% alors que la jeune candidate FI + le candidat PCF n'ont obtenu que 17,8% à eux deux. Le report du tiers restant semble se faire principalement vers Alain Ramadier (LR) et à la marge vers Daniel Goldberg (PS) mais cela n'a pas fait l'objet de simulation car les marges d'erreurs sont ici très élevées. Ce report de FI vers LR, parait probable aux vues des cartes mais reste donc hypothétique.
- Une part des macronistes ont boudé les urnes, plus particulièrement à Aulnay. Une part importante des abstentionnistes semble aussi constituée par des votants pour Macron qui n'auraient pas été convaincus par le candidat LREM local, à la personnalité très controversée. Nos calculs indiquent que ce seraient 41% des électeurs macronistes qui se seraient ainsi évanouis entre le premier tour de la présidentielle et de la législative.
- L'électorat LR s'est fortement remobilisé. Quand aux électeurs de François Fillon, il semble qu'ils se soient entièrement reportés (99% selon nos calculs) vers le candidat LR local Alain Ramadier qui ne semble pas être à l'origine de l'abstention.
- 30% des abstentionnistes difficiles à caser. Le petit tiers des abstentionnistes restants semble ne pas être caractérisables ou de provenir d'autres candidats ce qui ajoute une marge d'erreur importante.
En prenant en compte ces valeurs rapportées au proportion de chaque score cela nous donnerait une répartition des nouveaux abstentionnistes suivants:
Détails de notre simulation
Voici les détails techniques de notre simulation au cas où vous seriez intéressés.Tout d'abord il faut être très prudent avec ces chiffres qui ne font que confirmer l'intuition qui apparaît en regardant les cartes mais ne constituent pas une mesure indiscutable. Les marges d'erreur, très difficiles à calculer, sont élevées et probablement au minimum de 10%.
Voici nos explications techniques pour les lecteurs motivés : Notre simulation a consisté a terser toutes les combinaisons d'électorats pour constituer le socle des nouveaux abstentionnistes. Le logiciel que nous avons écrit a tenté de minimiser les erreurs en se basant sur les caractéristiques géographiques de chaque électorat. Par exemple, si un candidat fait de très bons scores dans un bureau et que ce bureau n' a vu très peu de nouveaux abstentionnistes, ce candidat doit moins peser dans le résultat final.
Nous avons pris les approximations suivantes afin de minimiser le temps de calcul:
- Seuls les candidats ayant eu plus de 3,6% à la présidentielle ont été pris en compte (autrement dit 8,2% de l'électorat réparti sur les petits candidats n'a pas été pris en compte).
- Les voix du PS n'ont pas été pris en compte car Daniel Goldberg obtient plus de voix en valeur absolue que Benoit Hamon dans notre ville. Nous avons considéré que sa candidature n'a pas participé à l'abstention.
- Les votes blancs et nuls n'ont pas été pris en compte car ils sont restés marginaux et surtout dans les mêmes proportion.
- Les reports ont été bornés entre 0 et 100%. Aucun report négatif ou supérieur à 100% n'a été pris en compte. Dans les faits de tels reports sont possibles car ils sont pris sur les gisements des abstentionnistes et illustrent des populations caractéristiques d'un électorat plutôt que des reports. Nous avons tentés de telles simulation qui démontrent des chiffres négatifs au candidat LR et légèrement supérieur à 100% pour le FN mais cela illustre plus une dynamique d'abstention qu'une véritable répartition de reports.
- Un compromis entre marge d'erreur dans chaque bureau et marge d'erreur globale a été pris afin qu'un comportement imprévu de quelques électeurs localisés par hasard dans le même bureau, ne puisse mette à mal l'ensemble de la simulation.
- Nous avons considéré que les abstentionnistes du premier tour de la présidentielle se sont aussi abstenus à la législative.
- Nous avons considéré que 100% des électeurs FI+PCF à la législative on voté FI à la présidentielle. Nous avons fait un choix analogue pour le PS, LR, FN et LREM.
Des simulation de report de trois autres élections aulnaysiennes mieux connues ont été faites afin de valider le modèle de calcul.
Le logiciel s'est basé sur la signature géographique que chaque "électorat-abstentionniste" que voici:
C'est en cherchant la meilleure combinaison de ces signatures géographique que l'on obtient le résultat de simulation suivant: