Oxygène n°201: Changement de municipalité mais continuité dans la propagande

Oh lecteurs consumés par l'impatience, voici de quoi calmer vos manques avec le grand retour des tops et des flops!

Edito: Il faut savoir donner du temps à la mise en place d'une nouvelle équipe municipale. Tout ne peut pas être parfait de suite et il est normal de faire quelques petites erreurs. Cela étant, force est de constater que le changement dans la communication ne se met pas du tout en place. On est dans la totale continuité de l'ancienne municipalité où le prétendu "magazine des habitants d'Aulnay-sous-Bois", ne demeure qu'un outil de propagande au seul profit de la majorité. Pourtant les Aulnaysiens sont désormais rompus à ces techniques grossières de communication, et la propagande massive de l'ancien maire n'avait été d'aucune aide pour éviter que celui-ci ne se fasse sévèrement balayer. La nouvelle équipe devrait se méfier de la propagande qui ne marche qu'un temps et finit par provoquer un divorce des habitants envers leur élus, par la perte irrémédiable de leur confiance. Le maire devrait méditer la citation inspirée de Lincoln: "On peut tromper une fois mille personne mais pas mille fois une personne."

Les "Tops":

• P5, décernons un (généreux) top à l'interview de Stéphane Fleury, rédacteur un temps dans notre blog et surtout à AulnayLibre. Il fait une explication très pédagogique sur le budget (mais aussi, disons le, très orientée). Un bémol: La phrase "Aulnay vient d'adopter un budget de retour à la raison qui devrait la soigner des maux dont elle souffrait", manque sans doute de prudence. Si la gestion a été aussi mauvaise que prétendue, un simple "retour à la raison" ne réglerait pas aussi facilement la situation. Quel est l'état réel de la situation budgétaire?
• P6 le tableau des économies réalisées est très clair... tellement clair, qu'il vient contredire certains autres propos (voir les flops).
• P6, le journal souligne avec raison le véritable exploit des services municipaux pour établir le nouveau budget de la ville. Alors que celui-ci se dresse habituellement en quelques mois, les services n'ont eu que quelques semaines cette fois-ci pour cause d'élections.
• P9 Le projet de philosophie à l'école élémentaire doit être salué. C'est osé, ambitieux et très valorisant.
• P17 et en une le journal aborde le roman de Julien Suaudeau. Il n'y a aucun lien avec votre serviteur homonyme, mais c'est un excellent roman que j'ai eu l'occasion de découvrir à la rencontre avec l'auteur à Folies d'Encre, justement interloqué par le patronyme identique au mien. Je ne connaissais pas cet auteur et l'ai découvert ainsi. Le roman "Dawa" , dont l'action se situe à Aulnay, est extrêmement bien documenté, construit et distrayant. Je l'ai dévoré et vous le conseille.
• P20-21: Le dossier sur l'intégrathlon et le handisport a vraiment sa place dans un journal municipal qui doit faire de la pédagogie. Bravo!

Les "Flops":

Cherchez l'erreur...

• Cela commence mal avec ce qui ressemble à un gros mensonge dans le titre de une: "Promesse tenue: zéro augmentation d’impôt". Cette promesse est répétée deux fois page 3 mais il suffit d'aller à la page 6 dans ce même Oxygène pour que ce titre soit démentis par les faits. En effet, on y apprend que la taxe des ordures ménagères est augmentée de 5% par la nouvelle équipe. La municipalité va devoir faire de longues contorsions pour expliquer qu'une taxe n'est pas un impôt.
• L'omniprésence du maire est certainement ce qui saute le plus aux yeux. Certes M. Beschizza doit marquer le changement, mais les deux premières pages où le maire apparaît cinq ou six fois sont caricaturales. En quoi est-ce utile d'avoir une photo du maire pour les sujets concernant le concours Cybertech ou l'exposition des enfants de l'école Claude Monet?
• Malgré les tribunes libres, la pluralité d'opinion de ce journal est toujours absente. C'est un fort signe de continuité des méthodes de communication de l'ancienne municipalité qui souhaitait brider toute expression dissidente. Quelques expressions particulièrement flagrantes: P4:" L'absence de volonté politique de l'ancienne équipe municipale", P13 "Une situation qualifiée par le maire Bruno Beschizza de 'mal gérée' par l'ancienne municipalité.". Même si ces critiques peuvent être justifiées, il aurait été correct de laisser un droit de réponse. L'ancienne municipalité, avant que l'ancien maire ne remette au pas les services de communication, avait plusieurs fois laissé l'opposition se faire interviewer. A quand un journal à l'image de la pluralité des opinions des Aulnaysiens?
• P10 le maire martèle à nouveau son arrêté contre la "mendicité agressive" (déjà cité dans d'autres pages). Or la mendicité agressive est déjà interdite par la loi, nul besoin de prendre des disposition supplémentaires pour intervenir. Mais au nom de cet arrêté, nombre de personnes démunies en train de mendier de façon tout à fait respectueuse ont été chassées. Les plus fragiles sont ainsi directement victime de cette posture politicienne.