Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a reçu hier de Emmanuel Sartorius, Ingénieur Général des Mines au Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET), les conclusions de la mission indépendante sur la situation de PSA Peugeot Citroën.
La mission a examiné les évolutions du marché de l'automobile en Europe et a analysé la situation financière, stratégique et industrielle du groupe PSA. Elle s’est déroulée dans un esprit de dialogue avec l’ensemble des parties prenantes : salariés, organisations syndicales (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO et GSEA), élus, direction du groupe, chacun a pu faire valoir ses attentes et ses propositions. Les conclusions de l’étude ont été présentées lors d’une réunion rassemblant les élus bretons et franciliens ainsi que les représentants syndicaux du groupe PSA et des fédérations de la métallurgie. Elles ont été transmises parallèlement à la direction de PSA.
Dans ce rapport, que vous pouvez télécharger en cliquant sur l'image ci-contre, on peut retenir deux principaux enseignements, en particulier concernant le site d'Aulnay :
- la mission, du fait de la conjoncture (chute du marché européen, segments du constructeur automobile) valide "la nécessité, dans son principe, d'un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs", indiquant que cette décision n'est "malheureusement pas contestable".
- en revanche, elle est très critique sur la stratégie du groupe PSA depuis 2000 et note en particulier : "la seconde remarque porte sur le choix de l'usine dans laquelle le groupe compte arrêter les activités d’assemblage. La direction de PSA porte son choix sur l'arrêt d'une ligne d'assemblage, celle de l'usine d'Aulnay, choix douloureux pour la France. En revanche, elle évacue rapidement la possibilité d'arrêter son usine de Madrid, qui souffre pourtant de nombreux défauts (usine ancienne, de faible capacité, en ville, éloignée de ses fournisseurs) et dans laquelle elle a engagé des investissements en vue d'y produire un nouveau modèle, la E3 (E cube). On peut regretter que PSA n'ait pas mené, sur l’avenir de ses sites industriels, une réflexion d’ensemble qui laisserait aujourd’hui davantage d’options pour faire face à sa situation actuelle de surcapacité et à un marché automobile européen très inférieur aux prévisions."
Quant au devenir du site, "la mission n'a pas eu d'autre information sur la revitalisation du site d'Aulnay que l'assurance que lui a donnée la direction de PSA qu'elle ne cherchait pas à y réaliser d'opération immobilière ; qu'elle voulait lui conserver son caractère industriel et que des contacts avaient été noués avec des entreprises candidates, mais qu'elle ne voulait rien annoncer prématurément ; ce point devra être approfondi ; si l'arrêt de la ligne d'assemblage d'Aulnay était décidé, il faudrait alors démarrer ces nouvelles activités sur le site sans attendre l'arrêt de la chaîne d'assemblage (2014), de façon à en minimiser l'impact."
Le rapport remarque également l'attitude préjudiciable de communication du groupe PSA concernant Aulnay : "l'histoire aurait probablement pu être écrite de façon différente si la direction de PSA avait entamé en amont un dialogue transparent avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics pour aboutir à une réflexion partagée sur l'avenir des sites industriels du groupe."
N'hésitez pas à lire ce rapport dans son intégralité et à nous faire part en commentaires de votre sentiment sur la question. Nul doute que le conseil municipal exceptionnel de ce jeudi 13 septembre à 19h s'en fera également l'écho...
Jean-Gauthier Quintard