"Plan de départs cherche volontaires. L’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay n’échappe pas à la tendance qui frappe le groupe automobile sur le plan national. Lors d’un comité d’entreprise qui se réunissait hier, la direction a livré des chiffres éloquents : depuis le début de l’année, 53 salariés ont eu recours au plan de départs volontaires.
C’est bien peu au regard du seuil de 195 départs que la direction souhaite atteindre d’ici à la fin de 2012.
Sur le plan national, 718 salariés du groupe ont été intégrés dans le dispositif de départs, pour un objectif de 1 900 suppressions de postes en 2012.
A Aulnay, sur les 53 départs programmés, 27 salariés quittent l’entreprise. Les 26 autres rejoignent un autre site du groupe. « On observe que ça touche surtout les vieux travailleurs de 57-58 ans, qui finiront leur carrière au chômage », commente Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT.
« L’objectif de la direction est de vider l’usine », glisse Tanja Sussest, déléguée du SIA (Syndicat de l’industrie automobile). Selon les syndicats, d’ailleurs, l’établissement serait passé sous la barre symbolique des 3000 contrats à durée indéterminée (CDI) pour la première fois au cours du dernier mois. Ce que conteste la direction, qui donne le chiffre de 3010 CDI à la fin avril.
Une semaine chômée en août
Au-delà de la bataille des chiffres, une réalité demeure : pour faire face à une demande vacillante, la production de C3 pourrait être revue à la baisse. Une semaine chômée à d’ores et déjà été programmée fin août, s’ajoutant aux quatre semaines de vacances des ouvriers. D’autres journées de chômage technique pourraient avoir lieu d’ici à la fin de l’année.Dans le camp syndical, les regards se tournent surtout vers le nouveau ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. « On réclame une date pour une rencontre tripartite très rapidement, explique Jean-Pierre Mercier. On jugera ce gouvernement sur ses actes. »
Les syndicats d’Aulnay réclament une réunion entre Etat, direction et syndicats pour le maintien de la production et des emplois. Une proposition de rendez-vous pourrait tomber en début de semaine prochaine."
Source : Le Parisien du 1er Juin 2012