"Basculera, basculera pas? C’est la grande interrogation qui plane dans la 10e circonscription. C’était déjà le cas il y a cinq ans et, à l’époque, la droite s’était maintenue de justesse face au PS (avec 51% des voix). Depuis, la circonscription a changé : il faudra compter avec les électeurs de Bondy-Sud. Un nouveau duel gauche-droite semble probable.
Avec une particularité de taille : le scrutin verra s’affronter deux députés sortants : le « local de l’étape », Gérard Gaudron, 63 ans, sous les couleurs de l’UMP, et le socialiste Daniel Goldberg, 46 ans, transfuge de l’ancienne 3e circonscription, disparue au gré du redécoupage électoral.
Une élection dans un mouchoir de poche
Gérard Gaudron, qui achève son premier mandat, le reconnaît : « Ce sera dans un mouchoir de poche. » Dans les rangs de l’UMP, rien ne semble subsister des rivalités de 2007, lors que Philippe Dallier, sénateur-maire (UMP) des Pavillons, s’était présenté sans l’investiture de son parti, face à Gérard Gaudron. Cette fois, il le soutient et l’a beaucoup accompagné sur le terrain. L’ancien maire d’Aulnay fait campagne sur les thèmes de la sécurité et de l’économie. Il a ainsi dû s’expliquer avec des ouvriers de PSA croisés lors de porte-à-porte sur les conclusions controversées de son récent rapport sur l’industrie automobile. Point d’orgue de la campagne UMP, la visite la semaine dernière de François Fillon à Aulnay. « Une récompense pour nos militants qui font souvent un travail difficile », glisse Gérard Gaudron, qui craint d’être victime de « l’effet Hollande ».
Le « délocalisé » multiplie les apparitions
Un effet recherché précisément par son adversaire socialiste. « C’est le premier message que j’adresse aux 61% qui ont voté Hollande ici : il faut lui donner une majorité à l’Assemblée nationale », explique Daniel Goldberg, qui met en avant son bilan de parlementaire et multiplie les apparitions dans une circonscription où il a été « délocalisé », selon ses propres termes. Il a ainsi été reçu hier par Montebourg sur le dossier PSA, il a aussi interpellé Valls sur la construction d’un nouveau commissariat et peut compter sur le soutien du maire PS d’Aulnay ,Gérard Ségura, qui l’accompagne lors des visites de quartier, ou des « porte-à-porte géants » organisés avec le réseau des sympathisants dans les quartiers populaires de la ville (Gros-Saule, Mitry, cité de l’Europe, Rose-des-Vents…).
Mais d’autres, parmi les quatorze candidats restants, entendent aussi peser dans cette campagne. Marie-Jeanne Queruel, adjointe à Aulnay, porte les couleurs du Front de gauche avec un leitmotiv : « réussir le changement à gauche vraiment ». Hervé Suaudeau (Europe Ecologie), veut casser la « dynamique de suite de présidentielle », avec des propositions de mesures pour la circonscription. Le Front national a pris le visage d’une nouvelle venue, Atika Keddouh, qui veut s’adresser aux « handicapés et aux personnes dépendantes », mais devra compter avec un concurrent du MNR."
Source et image : Le Parisien