Mardi 7 février dernier, la commission de l'économie du Sénat auditionnait Denis Martin, membre du comité de direction générale de PSA Peugeot Citrën, directeur industriel et directeur des relations sociales du groupe. MonAulnay a déjà relayé dans une note un des enseignements de cette audition sur la situation de l'industrie automobile en France : l'assurance d'une non-vente des terrains que le groupe possède sur la commune. Autre point à noter, l'annonce d'une semaine de chômage technique prévue pendant les vacances de février. Pour le reste, toujours aucune garantie concernant l'après 2014...
Voici l'intégralité de l'intervention de Denis Martin concernant le site PSA d'Aulnay-sous-Bois, en réponse notamment à des interrogations directes des sénatrices Evelyne Didier et Aline Archimbaud sur l'avenir du site :
Nous sommes tous inquiets. Comme je vous l'ai dit, le secteur automobile connaît des problèmes structurels, notamment en ce qui concerne les véhicules des segments A et B : nous en produisons à Aulnay, à Poissy, à Mulhouse et à Madrid, pour m'en tenir à l'Europe occidentale. PSA compte en France trois usines et quatre systèmes de production pour le segment B. Un autre constructeur se vantait récemment de produire des véhicules du même segment dans notre pays, mais quel autre exemple peut-on citer ? Que l'on ne nous fasse pas de mauvais procès.
Cela dit, comment surmonter ces problèmes ? Un comité stratégique a été constitué avec les syndicats, et il se réunira à nouveau fin février pour évoquer le problème de la non-rentabilité du segment B. Nous sommes naturellement ouverts au dialogue avec les élus. Quoi qu'il en soit, comme je l'ai dit au maire d'Aulnay, nous n'avons pas l'intention de vendre nos terrains dans sa commune. Nous étudions toutes les solutions, à Aulnay comme ailleurs.
L'usine d'Aulnay a connu quelques jours de chômage, et elle subira bientôt une semaine d'arrêt pendant les vacances de février. Nous faisons en sorte que les familles puissent s'arranger. Mais je rappelle qu'à Madrid, les ouvriers chôment un jour sur deux ! Vous comprendrez que le site de Madrid me préoccupe plus encore que celui d'Aulnay ! Le problème de compétitivité est global. A Aulnay, nous avons pu passer de deux à un système de production, et assurer ainsi la viabilité du site. Dans l'usine historique de Poissy, ce n'était pas possible. Les salariés y ont beaucoup souffert : trois mois de chômage ! L'époque de la Peugeot 1007 fut calamiteuse. Heureusement, la DS3 connaît un très grand succès, et nous avons choisi de la construire à Poissy. Sur l'autre ligne, nous construirons le haut de gamme de la Peugeot 208. Des problèmes se posaient aussi à Mulhouse. Certains nous encourageaient à déplacer à Aulnay la production que nous envisagions d'implanter à Mulhouse : c'était déshabiller Pierre pour habiller Paul.
(...)
Je considère ainsi que nous avons rempli nos engagements, PSA étant d'une façon générale attaché à ses différents sites, y compris à celui d'Aulnay. Quant à nos équipes, elles sont particulièrement fières de participer à la production, sur le territoire national, de beaux produits dont la qualité et la technologie ne cessent de s'améliorer.