Nous évoquions il y a quelques jours la situation de l'emploi sur le site PSA d'Aulnay, question toujours sans réponse satisfaisante face à l'inquiétude des salariés... Grâce à une note du député de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg, nous savons que Philippe Varin, PDG de PSA, n'a toujours pas levé ces inquiétudes légitimes. Ainsi, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, pour reprendre les mots de Daniel Goldberg, il "a répondu à de nombreuses questions sur la stratégie de son groupe. Mais concernant le site d’Aulnay-sous-Bois, il est resté évasif, répondant que seule une partie de la production de la C3 resterait sur le site jusque 2014 et que « plusieurs scénarios étaient à l’étude ». Il laisse donc des milliers de salariés plongés dans le doute sur leur avenir".
C'est contre cet état de fait que l'intersyndicale était mobilisée jeudi dernier. Au niveau des politiques locaux, nous avons également reçu un communiqué du maire Gérard Ségura, dans lequel il dit "s'associer à leur démarche" et "réclamer la tenue d'une table ronde qui réunisse le gouvernement, la direction du groupe PSA, les délégués syndicaux et [lui]-même". Vous pouvez prendre connaissance ci-dessous de l'intégralité de la lettre ouverte adressée au Président de la République, co-signée par l'ensemble des syndicats du site PSA d'Aulnay :
Monsieur le Président de la République,
Comme vous le savez, PSA a confirmé au CCE du 15 novembre son plan de suppression de 6800 empl ois dont 5000 en France. Cette décision est d’autant plus inadmissible que PSA est une des entreprises les plus riches de ce pays, qui en outre continue de faire des bénéfices et dispose de 11 milliards d’euros de fonds propres.
PSA justifie cette décision par la conjoncture économique. Or précisément, dans cette période de crise, conserver son emploi et son salaire est pour les salariés une nécessité vitale. Et c’est à satisfaire cette exigence que les bénéfices des entreprises doivent servir en priorité.
Mais en plus de ces suppressions d’emplois annoncées, pèsent les menaces de fermeture des sites de Madrid, Sevelnord et Aulnay. Malgré les déclarations de M. Varin, tout démontre que les documents rendus publics les 9 et 14 juin derniers, respectivement par la CGT et Médiapart, ne sont pas qu’une hypothèse de travail mais bel et bien un plan en cours de réalisation.
Les salariés de PSA Aulnay ne sont pas dupes. Ils étaient plusieurs centaines à exprimer leur colère devant le siège de PSA à Paris le 15 novembre dernier.
Ce même jour, monsieur le ministre Eric Besson a affirmé à l’Assemblée Nationale qu’il n’y aura « pas de fermeture de site, pas de plan social, aucun licenciement, ni aucun plan de départs volontaires » chez PSA. De son coté, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a déclaré jeudi 17 novembre à France Inter que l'emploi ne devait pas être "une variable d'ajustement" pour le constructeur PSA Peugeot Citroën, et que les salariés devaient "être respectés".
De la même manière, vous-même, monsieur le Président, vous précisez dans votre communiqué du 6 juillet 2011 que : « M. Varin a confirmé que le groupe n’examine pas de projets de fermetures de site en France ». Et dans votre compte rendu d’entretien du 17 novembre 2011, il est écrit : « M Philippe Varin a confirmé au chef de l'État que le plan d'amélioration de la performance de PSA Peugeot Citroën ne comportera aucune mesure de licenciements, ni mesure d'âge et ne remettra pas en cause l'empreinte industrielle du groupe en France. »
D’autre part, dans votre communiqué du 6 juillet, vous avez rappelé l’importance du soutien financier apporté à PSA par l’Etat.
Etant donné la gravité de la situation, les salariés d’Aulnay ne peuvent cependant pas se contenter de promesses orales. Les engagements quant à leur avenir doivent être consignés par écrit.
Aussi, Monsieur le Président, nous demandons d’intervenir pour que puisse se tenir une réunion tripartite Etat-PSA-syndicats dans le but d’aboutir à un accord, garanti par l’Etat, assurant le maintien de tous les emplois sur le site d’Aulnay, au moins jusqu’en 2016, date prévue de la fin de la fabrication de la C3, ainsi que l’engagement de la direction de PSA à discuter et attribuer à Aulnay un nouveau véhicule en remplacement de la C3, afin que l’activité puisse se poursuivre au-delà de cette date.
Dans l’attente de vous lire, veuillez recevoir, Monsieur le Président de la République, nos salutations respectueuses.
Les organisations syndicales SIA, CGT, FO, CFTC, SUD, CFDT
Une Réponse à “PSA Aulnay, suite et non fin…”
A ce sujet, nous avons reçu ce jour du député Gérard Gaudron le communiqué suivant :
Communiqué de presse : 19 décembre 2011
Audition du Président de PSA à l’Assemblée nationale :
Le député Gérard Gaudron a participé le mercredi 14 décembre dernier à l’audition du Président de PSA devant la commission des Affaires économiques.
« Je suis, comme nous tous, particulièrement attaché à la filière automobile française et le ministre de l’Industrie, Éric Besson, m’a confié une mission sur sa compétitivité (… ) Je suis très sensible au devenir du site d’Aulnay-sous-Bois dont nous parlons souvent. Je suis preneur des éventuels éléments nouveaux dont vous pourriez disposer sur le sujet. » a déclaré le député.
Le Président de PSA a notamment répondu aux députés : « Nous nous sommes engagés à ce que l’usine d’Aulnay produise des C3, notre modèle le plus produit de la gamme Citroën, jusqu’en 2014 et nous sommes actuellement à l’étude de la question de l’après C3 sur ce site. »
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