Le 27 avril dernier, cinq travailleurs de STN ont été régularisés par la préfecture mais n'obtiennent un titre de séjour que d'une durée de trois mois.
Pourtant aucun des 28 grévistes sans-papiers de STN (qui entament bientôt leur huitième mois d'occupation) n'a déposé de dossier de régularisation depuis le début du conflit. En effet l'occupation de cette entreprise de nettoyage s'inscrit dans le mouvement national des 6000 grévistes sans papiers qui exigent l'amélioration et la définition stricte des critères de régularisation qui selon eux actuellement laissent la place à l'arbitraire.
Il est vrai que ces régularisations isolées sont difficilement explicables. En effet la régularisation de ces cinq personnes (dont une n'est pas gréviste) a été décidée en ce basant sur des anciens dossiers déposés en préfecture. Les critères de régularisation ne sont donc pas fixes car c'est en se basant sur ces même dossiers que la préfecture avait naguère décidé le refus de séjour assortie de l'OQTF (Obligations à Quitter le Territoire Français) à ces cinq travailleurs. La cohérence de ces critères ne semble effectivement pas sauter aux yeux.
En réalité, il semble que le ministre de l'immigration soit directement intervenu sur les dossiers qui n'étaient pas forcément les meilleurs et c'est pourquoi les grévistes dénoncent aujourd'hui cette "décision arbitraire qui favorise certains au détriment d'autres sans raison valable". Mamadou Sidibé, le porte-parole des grévistes du 124 route de Bondy, rajoute au nom des 28 grévistes : "Malgré cette tentative de division, nous restons soudés".
Aujourd'hui, selon la dizaine de travailleurs qui tenaient le piquet ce jeudi matin sous le barnum devant STN, les conditions matérielles sont très dures. En effet, les loyers de certains grévistes n'ont pas pu être payés entièrement ce mois-ci et il est à craindre que certains puissent se retrouvent sans toit. Les grévistes font donc toujours appel à la solidarité des riverains et aux dons des habitants qui peuvent rendre une visite au 124 route de Bondy. Pour récolter plus de fonds, les grévistes souhaitent participer à la grande brocante d'Aulnay le 24 mai prochain et, en coopération avec l'ACSA, préparent un tournoi de football qui se tiendrait avant la fin du mois.
Hervé Suaudeau