Depuis une semaine, une quinzaine de travailleurs sans papiers sont en grève et occupent le centre de traitement des déchets SYTCOM de Romainville. Ces travailleurs sont employés par l'entreprise transnationale URBAISER, présente dans une vingtaine de
pays, qui est exploitante du centre de Romainville par délégation de
service public, succédant à VEOLIA sur ce lieu.
Depuis donc une semaine les déchets s'entassent et la CGT qui soutient ces travailleurs tente d'alerter les élus et responsables. De nombreux élus se sont ainsi manifestés et le président du SYCOM est intervenu (pour seulement six travailleurs) auprès de la préfecture, sans succès jusque là. Pour le moment à Aulnay-sous-Bois seul le site web de la LCR reprend cette information.
Le complexe de Romainville est constitué d'un centre de transfert des ordures ménagères et d'une unité de tri des collectes sélectives et des objets encombrants. Notre commune est l'une des 85 adhérente du syndicat de traitement des déchets SYCTOM, et les déchets usuels, sélectifs et encombrants d'Aulnay-sous-Bois sont tous traités au centre de Romainville (voir les "bassins versants" sur le site du SYCTOM).
Ce combat fait implacablement penser à celui des 14 sans papiers de l'entreprise SANIR et PLMT à Pavillon-sous-bois, salariés empoisonnés à l'amiante et au plomb, livrés à eux même après le dépôt de bilan de la société (Lire l'aricle consacré sur BondyBlog). D'autres verrons un rapprochement avec l'affaire. des sans papiers travaillant sur le chantier du centre de détention rétention du Mesnil-Amelot.
Hervé Suaudeau
3 Réponses à “Les sans papiers qui traitent vos déchets sont en grève”
Ce conflit est emblèmatique pour les questions qu’il soulève : le SYTCOM qui concerne, rappelons-le 83 communes de la RP dont la majorité est dirigée par le pS, le PC ou les verts devrait être un service public exemplaire pour les conditions sociales d’emploi. Le service public a été concédé à des multinationales par ces communes qui sont préoccupées ni par les conditions d’emplois des salariés (souvent dangeureuses), ni du respect du code du travail, ni par le respect des règles écologiques.
Rocard avait déclaré « Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ». Sauf qu’il avait rajouté « mais nous devons en prendre notre part ». Ajout volontairement biffé j’en conviens par la droite.
Mais comment évaluer cette fameuse « part » que nous devons supporter? 1 million? 5 millions? 15?
Il existe des voies légales pour émigrer vers la France – je ne parle que des motivations économiques, pas des réfugiés politiques – or régulariser massivement des sans-papier, revient à rendre caduque ces voies légales: il suffit de s’introduire sur le territoire européen (et dans la zone Schengen), de trouver un travail et un logement grâce à un réseau de complices/compatriotes, vivre discrétement durant plusieurs années et/ou faire des enfants qui de facto deviennent français, puis réclamer un beau jour sa régularisation en faisant une grève de la faim.
Les socialistes espagnols avaient régularisé 700.000 travailleurs clandestins (et seulement eux; les assoc anti-racistes avaient dénoncé le fait que les non travailleurs étaient eux, menacés de reconduite à la frontière) et aujourd’hui, le même gouvernement préconise le retour au pays volontaire.
Le ministre communiste de la Solidarité du gouvernement Prodi avait procédé à la régularisation de près de 500.000 travailleurs clandestins
En France, le patron de l’Union des métiers et de l’Industrie de l’hôtellerie avait réclamé la régularisation de pas moins de 100.000 travailleurs clandestins, suite aux grèves fomentées par des sans-papier bossant dans je ne sais plus quel resto.
Restons cohérent. Si nous régularisons massivement, comme le préconise l’extrême-gauche, c’est l’explosion de notre société toute entière: les populations arrivant et qui bénéficieraient en plus du regroupement familial massif, ne chercheraient pas spécialement à s’intégrer comme ne le firent pas les 1ers immigrés en France des années ’60, puisque personne ne s’attendaient à ce qu’ils restent; et nous aurions de plus en plus de « ghettos ».
La logique ne serait-elle pas plutôt de soutenir le développement économique, politique et social des pays desquels partent ces candidats à un illusoire eldorado, plutôt que d’inciter carrément la main d’oeuvre « de base » à venir bosser sur le sol européen?
Les syndicats et l’extrême-gauche ne se rendent pas compte qu’en réclamant la régularisation de tous les sans-papier, ils font finalement le jeu du patronnat.
@Romuald
des images valent mieux qu un long discours pour vous expliquer le conflit:
Une vidéo sur la luttes des travailleurs de SYTCOM
http://www.dailymotion.com/video/x6mk3g_grevistes-a-la-dechetterie-de-romai_news