Les réticences réciproques quant à la construction du décrochage de notre envié tram-train vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil serait-elles enfin dissipées? C'est ce que laisse paraître la dernière passe d'arme entre l'état et la région.
En effet, vouloir désenclaver le plateau de Clichy-Montfermeil par une extension du T4 ne semblait pourtant pas évident à tous. Les habitants mettent en moyenne 1h30 pour rejoindre Paris alors qu'ils ne sont qu'à 15km de la capitale. Ils doivent emprunter des bus comme le 613 ou ceux de la gare du Raincy qui sont régulièrement bondés. Or le désenclavement du plateau, réclamé depuis plus de 10 ans, était une promesse suite aux émeutes de 2005. Pendant longtemps les habitants n'en ont plus entendu parler, or certains maires suivis par l'opinion locale étaient farouchement opposés à ce tracé (Syndrome NIMB : "Not in my backyard" : "on en veut bien mais pas chez nous").
Pour comprendre l'enlisement voici un petit historique:
- En novembre 2006, soit six mois après le début des émeutes, la région lance enfin le projet mais attend l'aval de l'état.
- Il faut attendre encore un an et demi pour que Fadela Amara promette l'arrivée du tram-train .
- Avant hier, Fadela Amara a déclaré que « Rien ne pourra être réglé tant que ces quartiers ne seront pas désenclavés » et a critiqué la lenteur de la région: « Des crédits d'étude, ça ne suffit pas. Il faut aller plus vite. »
- La région se dit étonnée et rétorque alors que la région, lors du vote du budget 2008, a inscrit 20 millions d'euros de plus pour raccourcir les délais. Jean-Paul Huchon président socialiste de la région Île-de-France rappelle avoir demandé par courrier à Fadela Amara un engagement chiffré de l'Etat sur sa participation au projet et n'avoir pas eu de réponse. Il souligne enfin que "les collectivités n'attendent qu'une chose : que le gouvernement annonce sa contribution".
C'est un mystère pour personne, l'Etat est depuis longtemps (toujours?) un mauvais payeur, mais il est difficile de voir les choses claire dans cette guerre de communication. Ce qui compte c'est que si chaque partenaire de cette opération estime que l'autre ne va pas assez vite, c'est que le projet aurait enfin ses chances.
Hervé Suaudeau