Je vous livre le texte du courrier:
Monsieur le Préfet,
Les Comités de quartiers mis en place à Aulnay-sous-Bois en 2003 arrivent au terme de leur mandat sans qu’il soit tiré toutes les leçons de leur deux ans et demi d’existence.
Au regard des évènements de Novembre qu’ont connu les quartiers Nord de notre ville, il est apparu que le lien social s’est distendu au point que le dialogue a été remplacé par le cocktail molotov et l’invective. Il est éminemment souhaitable que ce « lien » soit retissé avec l’aide de cette structure de dialogue et de concertation que sont les comités de quartiers.
Nous n’avons pas besoin d’une énième commission Tartempion pour obtenir le fonctionnement correct de la démocratie de proximité à laquelle aspire un grand nombre de nos concitoyens qui veulent être associés à l’élaboration des décisions qui engagent leur avenir.
Par contre, il faut que la loi soit appliquée par le maire comme on l’exige de tout un chacun,
Cette première expérience des comités de quartiers a démontré que :
- Le règlement intérieur est à refondre pour :
a) modifier les conditions d’accès à la qualité de conseiller de quartier
b) modifier le nombre de quartiers
c) obtenir un bureau démocratiquement élu et un fonctionnement indépendant permettant de décider de l’ordre du jour
- La concertation prévue n’a jamais fonctionné transformant cette instance en une simple structure d’enregistrement
Les dernières réunions de quartiers sont révélatrices de ce fonctionnement bien inférieur à la plus petite de nos attentes légitimées par les textes législatifs..
N’ayant pas été réunis depuis juin 2005, nous avons sollicité le maire pour qu’il réunisse les comités de quartiers compte tenu de l’urgence dictée par la situation de novembre.
Par l’intermédiaire de ses présidents de comités de quartiers, il nous a fait savoir que les réunions décidées ne se tiendraient que fin janvier et début février et seraient consacrées à la présentation du budget après qu’il ait été voté par le conseil municipal….
A la dernière réunion qui s’est tenue le 9 février, cette présentation du budget a été faite alors que la revue municipale distribuée plusieurs jours plus tôt en faisait un état détaillé. De surcroît cette réunion publique, très prisée, a été animée par le maire qui avait pris place symboliquement au milieu des conseillers de quartiers, révélant par la même sa volonté d’être omniprésent et en relation directe avec la population. C’est son droit le plus légitime à la condition que la concertation prévue par la loi s’exerce normalement en sollicitant l’avis des citoyens ou de leurs représentant avant toute décision d’importance ce qui n’a jamais été le cas.
Il n’a pas été tiré les leçons d’une situation que 86 % des français considèrent comme pouvant se reproduire essentiellement parce que les causes du malaise n’ont pas été identifiées, discutées et traitées à l’aide d’une structure détournée de ses objectifs.
Nous voudrions qu’il soit rappelé au premier magistrat de notre ville que cette loi, dont il devrait comprendre tout l’utilité, doit être appliquée sans restriction, ce qui n’est pas le cas actuellement.
En espérant une intervention de votre part, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos salutations distinguées.
Alain Boulanger, Président, Yvonne Louis, Vice-présidente