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Décentralisation du STIF: Hervé Bramy s’explique

7 juillet, 2005 à 11:16 | Posté par

Le Président (PCF) du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Hervé Bramy, refuse de désigner les représentants du Conseil général au Syndicat des Transports d'Île-de-France (STIF). Il s'en explique par ce courrier publié sur le site internet du Conseil général:

"Par un courrier, le préfet de Région a informé la Région et les Départements d’Île-de-France du refus de l’État de satisfaire aux demandes justifiées de compensations émanant des collectivités membres de l’autorité organisatrice régionale.

Avec le dossier de la décentralisation du Syndicat des Transports d’Île-de-France, nous avons une nouvelle illustration de la volonté gouvernementale d’accélérer le désengagement de l’ État de ses responsabilités en matière de cohésion et d’égalité territoriale. Après le RMI, les routes nationales, les personnels non enseignants de l’Éducation Nationale, ce sont aujourd’hui, à l’occasion du transfert du STIF à la Région et aux Départements, de nouvelles charges qui devront être portées par les collectivités territoriales.

Les actes du gouvernement de Villepin s’inscrivent dans la continuité de ceux du précédent gouvernement. Il veut nous enfermer dans la logique libérale de démantèlement du service public, entraver notre volonté de développer une politique des transports collectifs répondant aux besoins des franciliens, des mesures tarifaires en faveur d’un véritable droit au transport pour tous.

Comme le Président de la Région, comme les Présidents des Conseils généraux de Paris, du Val-de-Marne, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne, les membres de gauche du conseil d’administration du STIF, je juge l’attitude du gouvernement, sur ce dossier, inacceptable.

Nous assistons à une véritable fuite en avant dans l’autoritarisme. Dès vendredi matin, lors du dernier conseil d’administration du STIF présidé par l’ État, les représentants du gouvernement ont fait passer en force la mise en place d’un service garanti en cas de grève à la RATP et à la SNCF. Balayant d’un revers de main l’opinion des organisations syndicales, le gouvernement a pris la décision de passer outre toute concertation avec les représentants des salariés.

Nos concitoyens, notamment en Seine-Saint-Denis, ont exprimé clairement le 29 mai dernier leur volonté d’une politique qui réponde à leur attentes dans les domaines de l’emploi, des droits sociaux, du développement des services publics. Manifestement, le gouvernement de Villepin s’empresse de tourner le dos aux aspirations populaires.

Nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Avec les usagers, les salariés, associations, syndicats et élus, nous voulons que le nouveau STIF soit dans les meilleurs délais en mesure d’impulser une politique innovante de développement durable en Île-de-France par la promotion des transports collectifs.

C’est sans retard que doivent être dégagés les moyens d’une remise à niveau des infrastructures et du matériel roulant. Ainsi, la modernisation de la ligne B doit être réalisée sans attendre.

C’est également vrai pour les opérations du contrat de plan (tramway Noisy-le Sec / Montreuil, tangentielle nord et prolongement de la ligne 12 vers Aubervilliers) et de nouvelles opérations telles les lignes 11 vers Rosny, 13 vers Stains et 7 vers l’aéroport du Bourget. Pour cette dernière, le succès populaire du salon de l’Aéronautique et de l’Espace, drainant plusieurs centaines de milliers de personnes sur le site de l’aéroport, en illustre la nécessité.

Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. L’ État doit assumer les siennes. C’est pourquoi, le Département ne désignera pas, lors de sa séance du 28 juin prochain de membre représentant la Seine-Saint-Denis au conseil d’administration du STIF. Il s’associera à toutes les initiatives exigeant la compensation intégrale des charges transférées par l’ État et la mise en œuvre de grandes politiques nationales relayant les efforts des collectivités territoriales, dans le droit fil de la campagne qu’il avait lui-même engagée au printemps dernier avec une carte-pétition signée par des milliers de séquano-dionysiens.

Hervé Bramy"

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