Nombreuses sont les entreprises qui recrutent en vain. Ce sont surtout les entreprises du bâtiment, de l'hôtellerie et l'aide à domicile qui ont des difficultés à satisfaire leurs besoins en main d'oeuvre. Cela concerne 8 000 emplois dans ces secteurs dans le département.
Le Parisien donne le témoignage de Joaquim da Silva, gérant de la société BTP Batilux, basée à Aulnay et membre du Club des entreprises de la Maison de l'Entreprise et de l'Emploi. Dans son entreprise, il y a du travail, mais les bras manquent
De difficile, il lui devient quasi impossible de trouver le moindre maçon qualifié. "Nos offres d'emploi envoyées à l'ANPE ne donnent strictement aucune réponse. Du coup, il y a deux ans, à la suite de plusieurs départs d'ouvriers, notre effectif est passé de 35 à 17 salariés !" assure le gérant, qui a monté son affaire en 1991.
Dès lors, ne pouvant honorer ses contrats, l'activité de Batilux est aussi en régression. "Spécialisés dans le gros oeuvre, nous avons dû nous recentrer sur le second oeuvre et l'aménagement de bureaux. Ces deux dernières années, notre chiffre d'affaires a perdu 20% à cause de cette pénurie", déplore le patron, contraint de sous-traiter.
Son autre société, Sapec, spécialisée dans la plomberie et le chauffage, est dans le même cas. L'effectif de cette dernière plafonne à quatre employés. A qui la faute ? "Les salaires sont confortables, un maçon gagne 1 500 à 1 800 € brut mensuels. C'est plutôt la motivation qui manque, trop peu d'efforts ont été faits pour inciter les jeunes à choisir le secteur du BTP", estime Joaquim Da Silva.
Aujourd'hui, ce patron mise sur une main-d'oeuvre étrangère. "Dans un temps proche, on pourra faire venir des Polonais, des Ukrainiens avec des contrats signés là-bas et des bas salaires", espère-t-il.
Jérôme Charré