Trop de lenteur et manque de moyens
«Visite Potemkine », «opération de communication », «écran de fumée » : pas de tapis rouge pour la flopée de ministres attendus en Seine-Saint-Denis ce vendredi matin.(...)
«Entre l'annonce d'une vingtaine de mesures et les premiers effets sur seulement quelques sujets, il a fallu attendre un an. C'est trop long! », s'impatiente Stéphane Troussel, président PS du département. Qui espère qu'à l'occasion de sa visite, «le Premier ministre va annoncer une accélération du dispositif ».(...)
Sécurité:
Philippe Dallier, sénateur et patron de la fédération LR, tacle aussi la lenteur décisionnelle. «La prime de 10 000 euros, c'est un effort important. Mais pourquoi a-t-il fallu un an pour rédiger le décret ? » interroge-t-il. Et de tacler le dispositif dédié à la police — 50 hommes aux commissariats de Saint-Ouen et La Courneuve. «C'est une goutte d'eau dans un océan ! La police est un sujet sur lequel il aurait fallu mettre le paquet », estime-t-il.(...)
Au chapitre police, le syndicat Alliance est dubitatif. «Ils ont déshabillé Paul pour habiller Jacques », résume Grégory Goupil, secrétaire national adjoint. Selon lui, les 50 policiers affectés aux commissariats de la Courneuve et de Saint-Ouen sont le fruit, en partie, de mutations opérées en Seine-Saint-Denis. «Certains viennent de Bobigny, d'autres d'Aulnay. (...)
Santé:
Au rayon santé, c'est l'inconnu, d'autant que le projet de grand hôpital à Saint-Ouen reste flou. «Rien n'a changé dans l'hôpital public depuis un an », regrette Christophe Prudhomme, urgentiste à Bobigny et délégué CGT-Santé. (...) Selon ses calculs, rien que dans les trois hôpitaux de l'APHP de Seine-Saint-Denis, «il manque cinquante infirmières ». «Il n'y a pas assez de lits de réanimation, pas assez de personnel, a fortiori avec le rebond de l'épidémie de virus. (...)
Education;
Même colère côté enseignants. Objet du courroux : la fameuse prime de 10 000 euros pour fidéliser les agents. (...) «Peu de profs vont la toucher, au final », déplore-t-il, regrettant aussi qu'elle ne soit pas rétroactive.(...)
Justice:
Au tribunal de Bobigny, la promesse d'une extension des locaux fait espérer des jours meilleurs. «Des travaux d'électricité et d'étanchéité sont en cours, et le chantier de l'extension devrait démarrer », se félicite Ludovic Friat, magistrat. Il était temps : ce jeudi, par exemple, une audience a dû être déplacée... deux fois à cause des infiltrations d'eau dans la toiture !
Extraits d'un article du Parisien