Fin de la crise mais rien ne change.
Dans les couloirs de l'hôpital Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois, le va-et-viens des infirmières, des médecins et des brancards n'a plus les mêmes airs de tranchées en temps de guerre. Le virus n'est plus vraiment là — il ne restait, ce mardi, que cinq patients hospitalisés pour cette raison —mais les plaies d'avant n'ont pas disparu.(...)
«Le Covid n'est peut-être plus là, mais le manque de médecins et de personnel, oui! Finalement, on revient à... la crise normale! »(...) « Des ailes entières de l'hôpital sont vides, faute de moyens et de personnel. On y tourne des séries, et c'est tout... Nous aurions pu, avec des moyens, les débloquer et y installer des lits en plus » [Patrice Vétéran, délégué CGT] (...)
Depuis quelques jours, le service cardiologie a retrouvé sa fonction d'origine. Il accueille les infarctus, les pathologies cardiaques, les œdèmes pulmonaires. «Bref, du classique », sourit le médecin, derrière son masque obligatoire. Mais jusqu'à mi-mai, le service cardiologie, comme la diabétologie, la réanimation, le bloc, la pneumologie et la médecine interne, a du se transformer et devenir un service entièrement dédié au traitement du virus.(...)
Le praticien a encore en mémoire «l'angoisse dans les yeux des patients ». «On leur disait : ça va aller... Sauf qu'au début, on ne savait pas comment traiter leur maladie. Et ils ne pouvaient pas voir leur famille. On voyait la peur dans leurs yeux, quand ils étouffaient... Il y a eu des morts, beaucoup. Et ce container réfrigéré qui servait de morgue était en face de notre service. »(...)
Aujourd'hui, un mois et demi après le déconfinement, tous les patients n'osent pas revenir à l'hôpital. «Notre activité est environ 10% en dessous de celle d'avant crise, indique la patronne de l'hôpital.
Extraits d'un article du Parisien