Flic engagé ou chef de meute, une conception de sa mission critiquable.
« Flic engagé » ou « spécialiste de la bavure », selon le point de vue, les méthodes de celui qui dirige aujourd'hui le commissariat du district d'Asnières (Hauts-de-Seine) ont été sous le feu des projecteurs à trois reprises.
En 2008, il a été condamné pour « abstention volontaire d'empêcher un délit », n'intervenant pas alors que ses collègues enfonçaient un enjoliveur dans les fesses d'un suspect.
Il était aussi en poste à la tête du commissariat d'Aulnay-sous-Bois lors de l'affaire Théo, en 2017, dans laquelle un policier est mis en examen pour viol.
« Quand j'ai appris que c'était Lafon le patron des mecs qui ont merdé à l'Île-Saint-Denis, je n'ai pas été surpris », lance une personnalité locale de la ville, encore traumatisée par l'interpellation de Théo, dont un diagnostic définitif a établi un handicap permanent engendré par le coup de matraque.
Et, enfin, en avril dernier, il était à la manœuvre d'une interpellation à l'Île-Saint-Denis, au cours de laquelle un interpellé a été traité de « bicot » par l'un des fonctionnaires.(...)
À l'époque, Bruno Beschizza, l'ex-officier de police devenu maire d'Aulnay (LR), prend fait et cause pour Théo. Résultat : les relations avec Lafon se tendent, jusqu'à devenir inexistantes.(...)
Gérard Ségura, l'ancien maire socialiste d'Aulnay, garde le souvenir d'un officier qui faisait cavalier seul : «On avait mis en place une cellule anti-trafic qui se réunissait chaque semaine avec différentes autorités. Le seul commissaire qui n'est jamais venu, c'est Vincent Lafon.»