L'accalmie venant, le CIH ( Collectif Inter Hopitaux) a organisé hier une visioconférence de presse, rassemblant des praticiens et des paramédicaux de tous les coins de l'Hexagone. Objectif : témoigner de ce qu'ils ont vécu ces dernières semaines; et rappeler à Emmanuel Macron sa promesse, faite le 25 mars dernier à Mulhouse d'un "plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières". Pour eux, plus que jamais, il y a urgence à ce que rien ne soit plus jamais comme avant.
Voici l'extrait concernant l'hopital Ballanger:
Pendant la crise, "nous avons connu le pire, puis le meilleur", explique Hélène Gros, infectiologie, hôpital d'Aulnay-sous-Bois (93). Le pire ? "Ce furent ces doctrines rédigées chaque jour par l'Agence régionale de santé, qu'on n'avait même pas le temps de lire tant les patients affluaient". Malgré ces "multitudes de règles, impossibles à suivre", son établissement n'avait pas le droit de pratiquer des tests PCR, réservés aux hôpitaux de niveau 1 et 2. "Nous ressentions un profondsentiment d'impuissance. Comme d'habitude, notre bon sens de cliniciens était freiné par des directives technocratiques inadaptées à la réalité". Et puis, le Dr Gros est tombée malade, infectée par le Covid, comme de nombreux soignants. "À mon retour, j'ai vu que le meilleur était arrivé. Tout avait changé à l'hôpital. Je n'ai jamais vu une telle mobilisation, une telle solidarité médicale, une telle ingéniosité de chacun, au service d'un même but, sans jamais se plaindre, sans compter ses heures. Jamais je n'ai entendu le mot impossible. Nous avons prouvé que nous, médecins, paramédicaux, étions capables de réorganiser l'hôpital en un temps record". Le Dr Gros poursuit : "Jamais nous n'entendions parler de finances, d'activité, de codage. Le seul objectif était : prendre soin des malades". Aujourd'hui, la praticienne s'interroge : "était-ce un miracle ou un mirage ?" Déçue, elle voit ressurgir les vieilles habitudes : "Une psychiatre qui pendant toute la crise a soutenu les familles auprès des mourants, sans demander d'heures supplémentaires n'a obtenu pour toute récompense qu'un renouvellement de son CDD pour un mois". Alors, poursuit-elle, "n'aurons-nous rien appris de cette crise ou serons-nous capables de nous recentrer sur le juste soin pour tous?". Et d'alerter sur "le risque d'un énorme gâchis humain pour des gens qui se sont impliqués de façon incroyable".
Source: laprovence.com
Covid-19, Santé
6 mai, 2020 à 9:18 | Posté par Jean-Louis Karkides
Une Réponse à “Covid-19, à l’hôpital Ballanger, « le pire et le meilleur »”
Super article….bonne synthèse.. Hélas… Merci.
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