Avec plus de 41 000 contraventions ces dernières semaines, le département francilien affiche des statistiques largement supérieures à la moyenne nationale. Des écarts qui soulèvent des questions sur les modalités d’intervention policière...
Les derniers chiffres recueillis par Libé témoignent surtout de fortes disparités régionales. Si l’omniprésence policière est plus criante à Paris (1 104 060 contrôles, soit quasiment un contrôle pour deux habitants), le taux de verbalisation apparaît en revanche beaucoup plus faible dans la capitale (6,25%). Un taux bien inférieur à ceux constatés dans les Hauts-de-Seine (8,7%), le Val-de-Marne (13,7%) et surtout en Seine-Saint-Denis (17%)...
Ce nombre élevé de contraventions n’a pas échappé à la procureure du département. «Au début du confinement, on atteignait plus de 900 verbalisations par jour», souligne Fabienne Klein-Donati, qui note toutefois une «diminution progressive» des contraventions quotidiennes, dont le nombre est tombé à moins de 400 ces derniers jours. Parmi les explications structurelles susceptibles de justifier un tel écart avec la moyenne nationale, la magistrate évoque «une population très jeune», «une densité très importante» et «un habitat qui rend difficile de rester chez soi à plusieurs». «Les jeunes ont été beaucoup verbalisés, notamment en bas des immeubles, parfois plusieurs fois, précise Klein-Donati. Mon parquet a dû gérer de nombreux délits de réitération. De surcroît, le trafic de stupéfiants n’a pas cessé.»...
Mais ces éléments suffisent-ils à expliquer une telle différence entre Paris et sa petite couronne ? Pour Sébastian Roché, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des questions de police, «les comportements ne peuvent expliquer à eux seuls une amplitude aussi importante dans les taux de verbalisation. C’est nécessairement une approche policière différente qui génère de tels écarts»...
«Nous ne considérons pas que le confinement ne serait pas respecté en Seine-Saint-Denis, ni dans les quartiers, insiste un conseiller de Christophe Castaner. Au contraire, et le ministre l’a dit à plusieurs reprises publiquement.» Mais affirmer que la population de Seine-Saint-Denis respecte bien les règles alors que le taux de verbalisation y est trois fois supérieur, n’est-ce pas assumer que les contrôles sont discriminatoires dans ce département ?
Extraits d'un article de liberation.fr
Covid-19, Santé, Sécurité, Seine-Saint-Denis
27 avril, 2020 à 11:44 | Posté par Jean-Louis Karkides
Cet article a été posté le lundi, avril 27th, 2020 a 11 h 44 min et est classé dans Covid-19, Santé, Sécurité, Seine-Saint-Denis. Vous pouvez suivre tous les commentaires de cet article via ce flux RSS 2.0.
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2 Réponses à “Confinement : en Seine-Saint-Denis, un taux de verbalisation 3 fois plus important qu’ailleurs, pourquoi?”
On a pu le constater facilement, il y a de nombreux quartiers résidentiels où nous n’avons constaté aucun contrôle malgré le nombre parfois important de personnes dans la rue. Je peux me tromper, mais j’ai l’impression d’une répression ciblée.
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Avec les amendes et les verbalisations à 135 euros minimum,l’état a rempli ses caisses ! Finalement le coronavirus lui rapporte beaucoup d’argent grâce à une répression sans précédent… Malheureusement ce sont les citoyens les moins riches et qui vivent dans des conditions de surpopulation dans leurs logements qui paient le prix fort !
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