Les standardistes du Samu 93, basé à l'hôpital Avicenne de Bobigny, pourraient entrer en « grève illimitée », mouvement symbolique, à compter du 24 décembre à minuit.
C'est en tout cas la menace brandie par la CGT, qui exige l'ouverture d'une « négociation constructive » sur le sort des assistants de régulation médicale (ARM), ceux-là même qui décrochent le téléphone lorsque vous composez le 15, pour une urgence médicale.
En Seine-Saint-Denis, le Samu gère en moyenne 235 000 dossiers médicaux par an et trois fois plus d'appels. Pour que le service tourne normalement, estime la CGT, il faudrait 10 postes supplémentaires.
« Les citoyens n'ont plus que ce numéro. Avant les médecins de ville étaient disponibles, se déplaçaient à domicile, souligne encore Raphaël Timon, délégué syndical CGT. Aujourd'hui, le 93 est confronté aux déserts médicaux. On reçoit aussi beaucoup d'appels de gens qui n'ont pas de logement. Ils ont passé la journée à appeler le 115 (NLDR : service d'hébergement d'urgence) sans avoir de réponse. Ils se tournent vers nous quand le soir tombe et qu'il fait froid. Les hôpitaux deviennent des lieux d'accueil… »
Le mouvement de grève, s'il a lieu, aura d'abord une portée symbolique, service minimum oblige (le directeur de l'hôpital a le pouvoir d'assigner les grévistes ; l'étape suivante étant la réquisition par le préfet).