Nicolas Hulot n’a pas été victime seulement du lobby de la chasse : s’il part, c’est aussi parce qu’il n’a pas eu gain de cause sur l’artificialisation des sols et sur le dossier EuropaCity , souligne le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), en lutte contre ce projet de mégacentre commercial que le groupe Auchan veut construire sur des terres agricoles à proximité de Paris.
S’exprimant ce matin sur France inter, Nicolas Hulot a énuméré ses échecs, et a terminé sur un dossier qui semblait lui tenir à cœur, celui de l’artificialisation des sols.« Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation d’arrêter l’artificialisation des sols ? La réponse est non », a t-il affirmé. Quelques secondes plus tard, il annonçait sa démission.
Le 5 juillet, le ministre de la Transition écologique et solidaire avait courageusement dénoncé le projet EuropaCity , qui prévoit de transformer 80 hectares de terres fertiles en parc de loisirs géant, avec piste de ski artificielle et parc aquatique climatisé. « C’est la folie des grandeurs (…), c’est exactement ce que je ne veux plus demain », avait-il affirmé. La déclaration de Nicolas Hulot était en contradiction avec la décision du gouvernement de faire appel de l’annulation par la justice administrative de la ZAC (Zone d’aménagement concerté) du Triangle de Gonesse, relançant ainsi le projet.
« Cet été, la France a été touchée à répétition par la canicule et personne ne peut nier qu’il y a urgence à réorienter en profondeur les décisions d’aménagement du territoire. La société y est prête. D’ailleurs, le projet EuropaCity est de plus en plus contesté », explique Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse.
Le dossier EuropaCity sera un test de la sincérité de la présidence Macron : soit le chef de l’Etat choisit un projet d’avenir, en conformité avec les engagements de la France sur le climat, soit il décide de céder aux lobbies et de prolonger un modèle aujourd’hui dépassé.
Extrait d'un communiqué du Collectif Pour le Triangle de Gonesse