AULNAY-SOUS-BOIS (AFP) - A la demande de la ville d'Aulnay-sous-Bois, pompiers, gardiens d'immeubles, agents d'espaces verts et policiers alimentent en fiches de renseignements un outil de prévention de la délinquance.
Le logiciel de cartographie développé par l'Observatoire de la tranquillité publique d'Aulnay-sous-Bois (80.700 habitants) a été présenté mercredi aux Assises nationales de la sécurité urbaine qui se tenaient à Aulnay, souvent désignée comme un laboratoire des politiques de la ville.
En un clic, il permet par exemple de visualiser les 381 rassemblements de halls d'immeubles répertoriés en janvier 2006, et leur concentration.
Largement utilisé depuis deux ans dans le cadre du Contrat local de sécurité (CLS), Corto, c'est son nom, recense "les atteintes à la tranquillité publique" les plus diverses, des vols avec violences aux injures.
Depuis deux mois, cet outil déclaré à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) connaît un nouvel essor puisqu'il intègre désormais les statistiques de délinquance sur la voie publique transmises chaque semaine par la police nationale.
Ces données sont "juxtaposées" (l'agrégation des données est interdite) aux chiffres fournis par la police municipale, les pompiers, les gardiens d'immeubles des bailleurs sociaux (OPHLM et privés remplissent une "main courante"), les transporteurs (RATP, TRA, SNCF, CIF), l'Education nationale (chiffres SIGMA) et les agents municipaux (fiches d'incidents).
Gérard Segura, conseiller municipal PS et chef de file de l'opposition au maire UMP Gérard Gaudron, est peu inquiet: "ce dispositif est moins efficace et contraignant qu'il voudrait l'être", estime-t-il. L'élu est toutefois persuadé que la municipalité "veut aller vers un fichier nominatif", encouragée par le projet de loi Sarkozy sur la délinquance.
Pour Serge Colombié, responsable de l'Observatoire, seul habilité à manier le logiciel, il ne s'agit pas d'encourager la délation. "On ne travaille pas sur des noms mais sur des lieux d'infractions", rappelle-t-il, assurant que la charte de déontologie et le cryptage de certaines informations transmises "a rassuré les partenaires".
Les visualisations des infractions ou incivilités, leurs fréquences et horaires permettent "d'adapter plus efficacement les moyens d'action", explique-t-il.
L'outil induit aussi des modifications d'urbanisme. Dans le quartier de la Brise, des travaux avaient facilité les livraisons de drogues. L'aménagement a été "corrigé" par le bailleur, le Logement français, très engagé dans ce type de signalements.
La ville a l'ambition d'aller plus loin, en demandant aux centres sociaux de participer. Les 12 agents de médiation et de prévention de la ville transmettent déjà des fiches "d'ambiance" où ils donnent régulièrement leur sentiment sur le climat d'un quartier.
"Certains travailleurs sociaux nous ont fait savoir déjà qu'ils n'y participeraient pas", indique Gérard Segura, l'élu d'opposition.
Un travailleur social souhaitant taire son nom explique que "ces remontées de fiches finiront par se savoir dans les quartiers et risquent d'exposer dangereusement les médiateurs et les éducateurs, déjà suspectés d'être des +balances+".
Si on lui demande, il refusera. "Quand un gosse fracasse une vitre d'arrêt de bus, c'est ce qu'on va faire de lui qui m'intéresse. Pas d'amasser des fiches", dit-il.
Sylvie Husson
3 Réponses à “A Aulnay-sous-Bois, la délinquance fichée en réseau”
mais quel mélange et quelle méconnaissance de la part de Gérard Ségura.
l’outil cartographique recense tous les incidents, car tout le monde sait que les chiffres de la police ne sont qu’une petite partie de la réalité.
rappelons d’ailleurs que tous les partenaires recensent déjà ces incidents : qui peut croire que la ratp ou la tra ne recensent pas les abris bus brisés ? qui peut croire que les bailleurs ne recensent pas les dégradations de boites aux lettres ou de portes ?
simplement en combinant l’ensemble de ces données cela donne une image plus fidèle de la réalité donc plus proche de celle que les habitants vivent.
enfin aucun nom ne peut être entré dans cette cartogrtaphie puisque d’abord la cnil nous l’interdit et qu’enfin cela ne traite ni des victimes ni des auteurs, cela n’a meme aucun intérêt.
personne ne peut nier que mieux connaitre la réalité permet de prendre de meilleures décisions.
ici, il s’agit justement de mieux savoir pour mieux choisir les actions de fond qu’il s’agisse des actions de prévention comme de répression.
au lieu de lutter à l’aveugle n’est ce pas plus intelligent de faire des choix en fonction d’une réalité plus objective ?
quand à Gérard Ségura, l’ignorance est une chose mais dire n’importe quoi en le sachant est fallacieux, mais il en est coutumier.
pour sa gouverne, plusieurs villes de gauche du département sont en négociation pour posséder cette outil. mèneront ils pour autant une politique « de droite »?
s’il était venu aux assises, il l’aurait su.
comme quoi il ne sait vraiment pas grand chose …
M. Cannarozzo
selon vous : « tout le monde sait que les chiffres de la police ne sont qu’une petite partie de la réalité. »
Vous supportez Nicolas Sarkozy, me semble-t-il ? Selon lui, les chiffres de la violence sont en baisse. Ou alors, ministre de l’intérieur depuis de très nombreux mois, il aurait un bilan très mitigé.
D’ailleur c’est ce que l’on commence à penser même dans la majorité à l’assemblée.
oui ce n’est qu’une partie de la réalité, mais c’est aussi une partie fiable. quand nous avosn réalisée l’année dernière une enquete de victimation auprès des aulnaysiens elle a mis en évidence des chiffres plus élevés mais bien corrélé avec les chiffres police. ce qui veut dire que qaund cela baisse, cela baisse bien et inversement. à aulnay sur 2002 -2006 la baisse est de 15 % mais cette moyenne cache des disparités: detrès bons résultats sur les cmabrilages et les vols de voitures par exemple mais des hausses tout de même sur les vols violence, à la roulotte ou à la tire. c’est le même constat au niveau national. d’ailleurs rappelez vous que c’est Sarkozy qui a crée en 2003 l’observatoire national de la délinquance qui fait exactement la même chose que nous (nous sommes d’ailleurs partenaires) parce que justement le ministre est cosncient de cet état de fait. il ne l’ignore donc pas mais il va plus loin. cela n’enlève rien à la baisse générale. mais pour les fais qui sont en hausse, 70% des auteurs sont des mineurs et je ne veux pas vosu refaire le débat récent. les chiffres d’aulnay sont sur mon blog, vous pourrez voir par vous même.