La situation de PSA à Aulnay-sous-Bois n'étant toujours pas très rassurante, le rédacteur de ces lignes a malheureusement l'impression de radoter : un mois après une note sur l'inquiétude des politiques locaux, le temps n'est pas encore à l'éclaircie. Ainsi, nous avons reçu de politiques locaux plusieurs communiqués, que nous portons à votre connaissance :
Le maire Gérard Ségura réitère ainsi sa demande de gel des suppressions d'emplois sur le site d'Aulnay-sous-Bois et demande, "compte tenu des menaces qui se précisent (...), et de la façon la plus solennelle, la tenue en urgence d'une table ronde qui réunisse le gouvernement, la direction du groupe PSA, les délégués syndicaux et le maire". Il appelle donc au dialogue, dialogue qu'il nous rappelle avoir déjà noué avec des responsables du site PSA lors d'une rencontre en mairie organisée le 5 octobre dernier. A cette occasion, si les rumeurs de vente partielle de foncier concernant le site ont été catégoriquement démenties, l'engagement de maintien de la production n'a pas été affirmé au-delà de 2014. Denis Martin, directeur industriel et des relations sociales, membre du Comité de direction générale aurait ainsi déclaré : "nous faisons face à une concurrence exacerbée sur ce segment. Nous allons autant que possible maintenir la charge de travail sur le site d'Aulnay, mais rien n'est tranché pour l'avenir. On est dans une imprévision complète." C'est bien là l'essence du problème...
Vous pouvez lire le récent communiqué de Gérard Ségura en cliquant sur l'image ci-contre. Pour le communiqué concernant la rencontre du 5 octobre en mairie, cliquez ici.
Le député Gérard Gaudron, lui, nous informe de sa question posée le 26 octobre au Ministre de l'Industrie Eric Besson à l'Assemblée nationale :
"Monsieur le ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, ce matin, le groupe PSA Peugeot Citroën a présenté à son comité de groupe européen un plan d'économies de 800 millions d'euros pour 2012, le groupe ayant subi un recul de ses ventes en Europe de 7 % depuis le début de l'année. Ce plan d'économies équivaut, selon le président du groupe PSA, à une réduction des effectifs de 10 %. Il prendrait la forme, d'après les informations entendues, de non-reconduction de contrats de prestations de services extérieurs, de non-remplacement de départs naturels à la retraite et de mesures de reconversions et de mobilité au sein du groupe. En France, PSA a annoncé que ces économies concernaient essentiellement les sous-traitants non automobiles et les intérimaires. Ces mesures inquiètent tous les salariés du groupe PSA, et notamment ceux de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, dans ma circonscription. Vous avez, dès ce matin, annoncé que vous alliez vous entretenir avec Philippe Varin, président de PSA, sur l'impact de ce plan d'économies. Pouvez, monsieur le ministre, nous informer de la teneur des échanges que vous avez eus avec le président de PSA ? Pouvez-vous, surtout, nous confirmer que l'impact de ce plan d'économies sera limité, et que vous serez, avec votre collègue en charge du travail et de l’emploi, Xavier Bertrand, particulièrement attentifs à ce dossier ? Pouvez-vous, enfin, nous dire comment le Gouvernement continuera à soutenir l'industrie automobile dans un contexte de ralentissement de son activité européenne ?"
Voici la réponse du ministre :
"Monsieur le député, Gérard Gaudron, vous avez raison, le groupe PSA a rendu public, ce matin, un plan d’économies prévoyant des économies sur les achats et une réduction de ses effectifs européens. Dès ce midi, je me suis effectivement entretenu avec son président, Philippe Varin. Il m’a confirmé ce que vous venez de suggérer, à savoir que ce plan était adopté en raison du ralentissement incontestable de la demande automobile européenne et de la pression tout aussi incontestable sur les prix à la baisse. Il s’agit pour PSA, m’a-t-il dit, de préserver, dans un contexte difficile, ses capacités industrielles, plutôt, en clair, – et ce sont mes mots – que de procéder à des fermetures d’usines. Philippe Varin m’a confirmé qu’aucun plan de licenciement ou de départs volontaires n’était envisagé à ce jour. La présence industrielle de PSA, en France, et notamment à Aulnay et Sevelnord, n’est pas remise en cause. J’ai demandé à Philippe Varin que la mise en œuvre des économies envisagées sur les achats ne fragilise pas la position des sous-traitants français qu’il est indispensable de préserver pour les temps de reprise. Jean-Claude Volot, le médiateur de la sous-traitance, procédera à un suivi approfondi des entreprises concernées de façon à ce qu’aucune ne soit fragilisée. J’ai également demandé au groupe PSA de mettre en place un accompagnement renforcé pour les salariés intérimaires, comme cela se fait dans plusieurs bassins d’emploi. Au-delà de PSA, il n’échappe à personne que plusieurs incertitudes pèsent actuellement sur le marché automobile. Nous espérons tous qu’il s’agit d’une situation temporaire. Avec Xavier Bertrand, ministre de l’emploi et du travail, nous allons convoquer, le 23 novembre, le comité stratégique de la filière automobile, lequel se réunit, en moyenne, tous les deux mois, pour dresser, avec les industriels et les représentants salariés, le diagnostic actualisé de la situation de la filière. Vous avez raison, en 2008, l’État n’a pas mesuré son soutien à la filière. Nous le poursuivrons grâce à quantité de mesures que vous connaissez : investissement d’avenir, fonds de modernisation des équipementiers automobiles et maintien du bonus écologique."
De son côté, le conseiller national du Modem Jérôme Charré nous a adressé ce jour ce communiqué, que vous pouvez télécharger en cliquant sur l'image ci-contre. Dans celui-ci il émet quelques propositions :
"Si la production de véhicules d’entrée de gamme n’est pas suffisamment rentable, il nous paraît essentiel que PSA continue à investir en France, et à Aulnay-sous-Bois. Il faut désormais se développer sur des véhicules à plus grande valeur ajoutée, plus innovantes, avec de nouvelles exigences énergétiques. Le succès des Citroën DS3 et DS4 montre qu’il y a une attente du public. Il m’apparaît urgent qu’un front commun avec toutes les parties prenantes se mobilise pour impulser cette nouvelle stratégie, qui s’est imposée en Allemagne et qui permettra de sauver l’usine PSA d’Aulnay- sous-Bois".
Au-delà de la politique industrielle nationale, il indique très justement qu'il faut également se pencher sur la politique économique locale, Aulnay étant de toute façon très (trop ?) PSA-dépendante... Ainsi il écrit : "Dans le même temps, les élus doivent admettre que la poule aux œufs d’or risque de se tarir. Dès lors, il est crucial de développer notre économie locale afin de faire face à une fermeture de l’usine d’Aulnay- sous-Bois".
Et vous, qu'en pensez-vous ?...
Jean-Gauthier Quintard
Une Réponse à “Aulnay-sous-Bois : l’avenir de PSA inquiète les politiques locaux (bis)”
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« L’avenir PSA Aulnay entre nos mains. »
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