Un constat présenté dans un colloque organisé par le département de la Seine-Saint-Denis.
Deux chiffres posent cliniquement les débats. « On a 60 % d'hommes qui pratiquent le vélo en Île-de-France », précise Elise Michaud, chargée de mission Egalité au sein du département. Une deuxième donnée indique que les femmes ne représentent que 38 % des cyclistes, selon une étude réalisée par des chercheurs du CNRS en 2018 à Bordeaux auprès de 4076 personnes et après 58 heures d'observations.
« L'écart se creuse la nuit et par temps de pluie : 78 % des cyclistes sont alors des hommes », note Yves Raibaud, un des auteurs de l'analyse.(...)
« Le genre se distingue du sexe, c'est une construction sociale, c'est un rapport de pouvoir », rappelle Chris Blache de l'association Genre et ville.
Une construction qui commence dès l'enfance et se renforce à l'adolescence concernant la pratique du vélo, comme l'explique David Sayagh, chercheur au Cerema, un établissement public chargé d'expertises auprès des collectivités. « Dès le plus jeune âge, les filles sont moins incitées que les garçons à investir l'espace extérieur, à fournir des efforts physiques et à prendre des risques », détaille-t-il.(...)
L'Association des femmes de Franc-Moisin (AFFM) y apporte une réponse en proposant, avec l'Ufolep, des séances d'apprentissage hebdomadaires à douze stagiaires âgées de 22 à 71 ans. « Les réactions ont été enthousiastes. Nous donnons aussi des cours de Code de la route et de réparation de vélo », précise Gwladys Guillaume, animatrice au sein de l'AFFM.(...)
D'autres approches ont vu le jour en Île-de-France et des groupes informels se sont organisés, à l'image des Gow, les Girls On Wheels qui depuis plus de quatre ans se donnent rendez-vous tous les mercredis soir, pour des « rides » nocturnes féminins de 25 à 45 km dans Paris, ouverts à tous les niveaux.
Extraits d'un article du Parisien