Travaux et remplacement des rames stoppés
Ce mercredi donc, Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités, s'apprête à mettre sa menace à exécution. Refusant de faire payer les usagers en augmentant le passe Navigo de 20 euros pour renflouer ses finances, le conseil d'administration d'IDFM va arrêter ses versements mensuels à la SNCF et la RATP.
Est-ce qu'il manque vraiment 2,6 milliards d'euros dans les caisses d'Île-de-France Mobilités? A priori oui. Même les plus fervents opposants à Valérie Pécresse l'affirment. « Il n'y plus de sous. On a beau tourner ça dans tous les sens, il n'y a plus rien », affirme Pierre Serne, administrateur (EELV) d'Île-de-France Mobilités.(...)
Que se passe-t-il en cas de non-versement par IDFM aux opérateurs de la somme due ? Le contrat prévoit que « le STIF (ancien nom d'IDFM) verse des intérêts de retard ». Sauf qu'« en cas d'événements extérieurs aux parties entraînant un bouleversement de l'équilibre économique du présent contrat, les parties se rencontreront en vue de discuter de l'équilibre économique et financier du présent contrat. ». C'est cette « clause d'imprévisibilité » que compte invoquer Valérie Pécresse pour ne plus payer SNCF et RATP à partir de mercredi. (...)
Les 425 millions d'euros promis par l'Etat sont-ils versés ? A priori non. La loi de finances rectificative adoptée dans la nuit de samedi à dimanche par l'Assemblée doit maintenant passer devant le Sénat, puis paraître au « Journal Officiel ».(...)
Est-ce que les trains vont s'arrêter ? Non. Enfin, pas pour l'instant. « Faire circuler les trains, ce n'est pas ce qui coûte le plus cher », souligne Jacques Baudrier, administratif PCF d'IDFM.(...)Mais, certains travaux pourraient être retardés. Par ricochets, la commande de nouveaux matériels ou le déploiement de lignes pourraient aussi être repoussés : « Nous allons entrer dans une période d'incertitude, tout va se figer, craint Arnaud Bertrand de l'association d'usagers Plus de Trains. Nous, nous craignons que par exemple, les nouveaux trains MING que l'on nous a promis sur le RER B et qui devaient être commandés dans les prochains mois, n'arrivent jamais ». Et, si la situation perdure plusieurs mois, que la trésorerie des opérateurs se vide, peut-être pourra-t-il y avoir des conséquences sur le trafic. Mais personne ne veut, pour l'heure, imaginer ce scénario catastrophe.
Extraits d'un article du Parisien