Le Parisien a suivi le confinement de Tarik Laghdiri, 35 ans, habitant du quartier des Étangs, à Aulnay-sous-Bois, en plusieurs épisodes relayés de temps en temps par d'autres blogs. Ce dernier témoignage, lettre à sa soeur est le plus poignant d'après moi, je vous en laisse quelques extraits issus de l'article du Parisien.
Je t'écris alors que tu m'as prévenu en fin de semaine du résultat de ton dépistage : tu es testée positive au Covid-19. Toi l'infirmière du service cardiologie de l'hôpital Bichat. Toi qui avais arrêté de passer à la maison pour ne pas exposer nos parents, même si tu continuais à poser des victuailles et des plats sur le pas-de-porte.
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Toi qui t'es inquiétée que je ne sorte pas plus notre papa, atteint de la maladie d'Alzheimer, tant tu sais que la moindre sortie lui fait un bien fou, lui l'octogénaire aux genoux rouillés.
Pour te faire oublier tes peines, laisse-moi te dire que tu peux être fière de lui. Il m'a accompagné dimanche matin au marché de la Rose-des-Vents, rouvert pour la première fois depuis deux mois, comme un grand, sage et responsable, donc distancié. Sache qu'il porte le masque mieux que Sibeth N'Diaye!
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Te verra-t-on, ma sœur, pour l'Aïd, cette fête célébrant la fin du Ramadan, toi qui nous as fait profiter de tes nouveaux talents culinaires révélés pendant le confinement?
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Tu me manques, ma sœur.
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Sauver des vies au détriment de la sienne, est-ce là le serment du personnel soignant ? Tu es à son image. Un gladiateur des temps modernes, que l'on envoie dans l'arène sans moyens et dont on banalise l'exploit.
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Je crois ne jamais t'avoir dit comme je t'aime. Avec un grand A. Mais je suis persuadé que tu le sais déjà. Tu le devines derrière ma pudeur. Comme Papa sait que je l'aime sans qu'il n'ait à lire ma lettre pour s'en convaincre.
Vous pouvez retrouver l'article complet ici.
Si Tarik est fier à juste titre de sa sœur, nous sommes certains qu'elle même est fière de lui pour s’être occupé de leur papa dans ces moments difficiles.