Rénovation urbaine

Futur Grand-Quartier Aulnay-Sevran, qui le savait?

4 décembre, 2018 à 22:32 | Posté par

Mohammed Maatoug, avec le micro, est président de l'amicale des locataires de la cité de l'Europe, à Aulnay. Il est poursuivi pour des messages malveillants envoyés au bailleur Emmaüs-Habitat.

Dans le cadre de l’Anru 2, dix cités existantes vont subir une vaste opération de rénovation urbaine et devenir un seul quartier, dans les quinze ans à venir. C’est l’une des plus grosses opérations de rénovation urbaine jamais portées en région parisienne. Avant la fin de l’année, le territoire « Paris, Terres d’envol* » doit boucler son projet de « Grand quartier Aulnay-Sevran », qui prévoit, dans le cadre de l’Anru 2, de désenclaver une dizaine de quartiers HLM** sur ces deux villes - avec la démolition de presque 2 200 logements et la reconstruction d’environ 2 700, ainsi que la création d’axes structurants. Objectif : créer un « nouveau quartier » de 55 000 habitants, « connecté » au reste de la ville.

 Il s’agit de connecter les habitants de cette zone aux deux futures gares de la ligne 16 du Grand-Paris express, qui doivent être livrées en 2024. Pour ce faire, plusieurs axes structurants vont être dégagés à des endroits stratégiques, pour « ouvrir » des quartiers actuellement très cloisonnés. Des routes, des voies piétonnes, des pistes cyclables, et des coulées vertes. L’énorme carrefour Schumann, à la jonction entre le Gros-Saule, à Aulnay, et les Beaudottes, à Sevran, sera repensé. Le coût de ce Grand-quartier : « Plusieurs centaines de millions d’euros », chiffre vaguement le territoire, qui rappelle que « le projet n’est pas finalisé ». Qui payera ? L’Anru, bien sûr, mais aussi la région, les bailleurs, et le territoire.

Peu d’habitants sont informés de ce vaste projet de Grand-Quartier. Les représentants des locataires pointent du doigt un manque d’information.

Gardien d’immeuble et responsable d’une amicale de locataires à la cité de l’Europe, Mohammed Maatoug le répète : « C’est une bonne chose que l’Etat mette de l’argent dans les quartiers ! » Mais pas n’importe comment… « Cela se fait en écartant les habitants », regrette-t-il. Exemple concret, aucune des quatre réunions sur le Grand-Quartier auxquelles il a assisté - en mettant le pied dans la porte - n’a évoqué le problème du stationnement ! « Alors qu’il s’agit du souci principal des locataires aujourd’hui, estime-t-il. A 18 heures, c’est impossible de se garer. Qu’en sera-t-il pendant les chantiers ? Et à l’arrivée de la gare ? »
Extrait de deux articles du Parisien

LP/infographie

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