Environnement, Législatives 2017

Interdiction du Glyphosate : le député Alain Ramadier avait piscine…

30 mai, 2018 à 15:54 | Posté par

Image Jacob Bøtter

Alors que le Maire affiche un attachement écologique en se faisant photographier aux 10 ans de la maison de l'environnement, il semble que le député aulnaysien Alain Ramadier (LR) n'ait pas forcément les mêmes priorités au moment de voter à l'Assemblée Nationale. En effet, il était absent au vote de l'amendement qui aurait pu interdire le pesticide Glyphosate comme le souhaiterait une grande majorité de Français et comme l'avait promis Emmanuel Macron.

Le compte rendu du vote révèle que M. Ramadier était dans une position délicate, car l'ensemble des élus présents de son groupe ont voté pour empêcher l'interdiction.

Alain Ramadier (site de l'Assemblée Nationale)

Pour information, et cela ne rend pas non plus gloire aux autres élus de notre département, l'ensemble des élus du 93, toutes sensibilités confondues, avaient eux aussi piscine. Sans doute avaient ils, eux, un équipement nautique dans leur commune...

2 Réponses à “Interdiction du Glyphosate : le député Alain Ramadier avait piscine…”

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Jean-Louis Karkides | 30 mai, 2018 à 22 h 40 min

D’après notre jeune chargé de la com et blogueur de 93600infos, je cite « Contrairement à ce qu’affirment des polémicards qui méconnaissent le travail législatif et font des remarques populistes, @alainramadier n’avait pas piscine ces derniers jours. Il travaillait sur un dossier qui l’occupe en commission depuis déjà plusieurs semaines. »
A quoi sert un député si il ne participe pas aux votes de l’Assemblé?
Celui ci était important pour notre environnement.
Ne pas le voter en ayant piscine, c’est avaler une couleuvre pour rester dans cette famille qui aime tant les lobbies.
Chez certains, il est utile de ne plus avoir de miroir…

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Explication de François Ruffin, Député Picardie Debout, France Insoumise

Glyphosate : de Rugy sabote son Assemblée

« Un seul député insoumis présent, sur 17, sur l’interdiction du glyphosate. Je suis trop déçue ! » On a reçu un paquet de courriels comme ça, et des remarques sur Facebook.

Alors que répondre ? La vérité. Je vais parler pour moi, à la première personne : je suis un bleu à l’Assemblée, et ils m’ont blousé. Ils ont réussi, sur le glyphosate, un tour de force. Dans cette guérilla parlementaire, ils ont oeuvré pour bafouer la démocratie.
Qui ça, « ils »? C’est le président de Rugy, en première ligne.
Guérilla parlementaire

Qu’on résume : depuis une semaine, sur le projet de loi agriculture, nous siégeons de 9 h 30 le matin à 1 h du matin suivant. Samedi et dimanche compris. Avec, en parallèle, les missions et les commissions. Dans ce tunnel continuel d’amendements, plus de deux mille au total, difficile de deviner quand vont passer les trucs importants. On fait le guet. On perd des centaines et des centaines de votes, à lever la main en cadence. Et après sept jours de cette guerre d’usure, ce mardi, à 1 h moins deux minutes, le président de Rugy décide, arbitrairement, de prolonger les débats. Comme si le glyphosate était un point anecdotique, ou justement parce qu’il ne l’est pas. Parce que, sinon, ça repoussait la discussion au mardi 16 h 30. Et alors, l’hémicycle serait plein, les débats animés sur cette promesse du président Macron, la passion soulèverait les rangs.

Et ça, il ne faudrait surtout pas.

Surtout pas.

Que la chambre d’enregistrement demeure froide et morte.

Que de Rugy veille sur elle comme un croque-mort sur un cadavre.
Un marathon organisé

Oui, il faut accuser : le président de Rugy, qui organise lui-même le sabotage du parlement! Comment? Par ces prolongations nocturnes, certes, ces méthodes de cosaques. Mais au-delà: lui qui devrait nous protéger, lui qui devrait préserver le législatif contre l’exécutif, lui s’en fait le complice quotidien pour nous gaver de lois. Car, pour ce projet Agriculture, qui s’annonçait un marathon, de Rugy aurait pu bloquer deux semaines. On serait retournés chez nous le vendredi, en circo, les idées remises au clair. Mais non, il fallait faire vite. Au pas de charge. Parce que, derrière, arrive Elan, sur le logement, et là encore, on bouclera et bâclera en une semaine, samedi et dimanche compris. Et qu’on se souvienne, juste avant, du projet de loi « Asile et immigration », voté en catimini un dimanche soir ! C’est un dimanche, encore, ce dimanche dans la nuit, que fut rejetée la fin des poules en cages, autre engagement du candidat Macron.

Et qu’importe, ici, qu’on soit pour ou contre tout ça.

Qu’importe.

On voit bien que ces sujets mobilisent des citoyens, des pans de l’opinion.

Que les controverses et les décisions du Parlement sont attendues.

Le président de l’Assemblée fait tout, alors, non pour permettre le débat, mais au contraire, pour le miner, pour l’enterrer, pour l’amoindrir. Plutôt que de résister à la toute-puissance de l’Elysée, il agit en porte-flingue.
Maltraitance des citoyens

Répétons-le: c’est du sabotage législatif.

Conscient.

Volontaire.
De la maltraitance des députés. On s’en fiche, admettons.
De la maltraitance des salariés, aussi. Cette nuit, alors que les débats venaient de s’achever (à 3 h du matin!, la présidente de séance a d’ailleurs décidé, en dernière minute, de supprimer les « positions de vote » des députés), un copiste de l’Assemblée me chuchotait: « On en a marre. Ca fait onze jours sans pause, pour moi. Avec des horaires impossibles. On est épuisés. On n’a jamais vu ça. »

Et surtout, de la maltraitance des citoyens, quand les lois sont ainsi passées, en vitesse, presque en clando, dans le dos de leurs représentants.
Faux procès

Alors, que Les Républicains soient plus aguerris à cet art du siège: on peut le dire. Qu’on manque d’expérience face à ces stratagèmes, et qu’il nous faille progresser: on peut le dire. Que le gouvernement, allié au président de l’Assemblée, nous ait efficacement dupés: on peut le dire.

On ne peut pas dire, en revanche, que les camarades Insoumis et moi-même soyons paresseux (matez les stats de nosdeputes.fr), ou qu’on s’en fiche du glyphosate (au contraire, c’est presque transformé en symbole identitaire), ou même, même, même, que l’amendement serait passé (un coup de sonnerie, une suspension de séance, et les presseurs de bouton de la majorité rappliquaient, bien plus plus nombreux que nous).

N’empêche que.
N’empêche que.

A ce jeu injuste, on va s’efforcer de progresser.

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