"« J’apprends ce matin par la presse que le député sortant, Gérard Gaudron, serait signataire d’un rapport préconisant une « reconversion » des salariés de PSA d’Aulnay-sous-Bois, entérinant la fin de la production sur le site.
Je suis étonné de n’avoir pas été mis en copie de ce rapport, non plus que les élus du Conseil municipal, lesquels étaient pourtant réunis hier soir en séance en l’absence d’ailleurs de Gérard Gaudron. Eu égard à l’importance primordiale du dossier, il me semble qu’une politesse élémentaire eut voulu que notre Assemblée, qui a voté en février dernier un voeu unanime en faveur de la poursuite de l’activité industrielle de PSA à Aulnay, soit destinataire dudit rapport.
A ma connaissance, les salariés de l’usine, regroupés comme chacun sait en Intersyndicale, n’ont pas davantage été consultés sur ce sujet qui concerne directement leur avenir et celui de leurs familles. Se pose dès lors la question de savoir avec qui, et à partir de quelles informations, Gérard Gaudron a établi ses conclusions. Nul besoin d’être grand clerc pour constater que les préconisations du député sortant recoupent les positions de la direction de PSA, en particulier la note de travail interne exhumée par la Cgt dans laquelle l’arrêt de la production était programmé après les élections présidentielles.
Monsieur Gaudron se doit donc de nous confirmer si c’est bien la direction de PSA, comme tout semble l’indiquer, qui est le principal contributeur de son rapport. Dans l’affirmative, je lui demande solennellement de s’expliquer sur cette connivence et, à tout le moins, de rendre publique les confidences qu’il a pu recueillir quant aux véritables intentions du groupe industriel. Je rappelle qu’à la sortie de la réunion organisée sous l’égide de l’ancien ministre de l’Industrie, Eric Besson, le 18 avril dernier à Bercy, Gérard Gaudron s’était déclaré « rassuré » sur les destinées de l’entreprise PSA à Aulnay. D’où vient qu’il ait changé d’avis ?
Je m’interroge enfin sur la date choisie pour la divulgation de ce rapport, date qui coïncide avec l’entrée en campagne des législatives de l’intéressé dans la foulée de la démission du gouvernement Sarkozy. Nous savons que la composition du nouveau gouvernement ne sera pas connue avant mercredi prochain. C’est à ce dernier qu’il appartiendra de reconsidérer le dossier PSA en lien avec l’ensemble des interlocuteurs concernés. »"
Source : communiqué de Gérard Ségura, maire, conseiller général.