Samedi dernier, un forum était organisé dans la salle Chanteloup, à Aulnay-sous-Bois, pour le devenir du Triangle de Gonesse, actuellement principalement utilisée pour l'agriculture.
En lisant Le Parisien du 13 février, le sang d'Alain Boulanger, conseiller municipal indépendant, n'a fait qu'un tour : cet article s'appuie principalement sur des données économiques et sur la sauvegarde des terres agricoles. Suite à notre entretien avec M. Boulanger, ce dernier regrette que :
- L'impact sur le commerce de proximité des villes limitrophes au projet "pharaonique" d'EuropaCity ne soit pas pris en compte dans cet article. Quid de la transformation en villes dortoirs suite aux possibles fermetures de commerces en Centre-Ville ?
- L'absence de défense véritable de certains maires des villes de l'Etablissement Public d'Aménagement Plain de France ne soit pas mentionnée. Alain Boulanger regrette qu'une véritable concertation n'ait eu lieu
Ci-dessous, l'article du Parisien :
"Agriculture contre emplois : le match du triangle de Gonesse
C’est l’éternel débat : faut-il conserver les terres agricoles existantes ou développer les activités économiques à proximité de Roissy? Samedi matin, à Aulnay, le forum sur l’urbanisation du triangle de Gonesse a déchaîné les passions. Décideurs, élus et défenseurs de la nature, mais aussi habitants concernés par l’avenir de ces 700 ha coincés entre les aéroports de Roissy et du Bourget, en limite du Blanc-Mesnil, d’Aulnay et de Villepinte : ils étaient une centaine à avoir répondu à l’initiative du collectif créé en mars 2011 par 17 associations de défense de l’environnement des trois départements riverains de Roissy, en réaction au gigantesque projet EuropaCity.
Ce complexe consacré à la culture, aux loisirs, aux commerces et aux hôtels porté par le groupe Auchan doit voir le jour à l’horizon 2022 sur 80 ha du site. La semaine dernière, le projet a déjà décroché le label Grand Paris, qui valorise les contributions exemplaires dans la construction du Grand Paris.
« Le Grand Roissy compte actuellement 160000 emplois, à raison de 5000 nouveaux chaque année. C’est le record en Île-de-France, souligne le directeur de l’EPA Plaine de France (établissement public qui aménage le secteur), Hervé Dupont. Le développement du triangle de Gonesse apportera de nouveaux transports en commun, avec le barreau ferroviaire reliant les RER B et D et le métro automatique. Du coup, dans vingt ans, 40 à 50% des salariés pourront les emprunter, alors qu’aujourd’hui seuls 10% les utilisent. » « Les ressources naturelles ne sont pas un puits sans fond, objecte Patrick Dezobry, apiculteur, représentant la chambre d’agriculture. Il faut au moins garder une agriculture dans le Triangle. »
11 500 postes en jeu
Très attendu, Christophe Dalstein, le directeur du projet EuropaCity à Immochan, est venu défendre son bébé. « Si nous sommes là, c’est que la logique engagée par les collectivités locales, c’est l’urbanisation du territoire », explique-t-il, rappelant qu’en 2008 la région a inscrit le secteur du barreau de Gonesse en zone urbanisable sous conditions. « Mais nous travaillerons dans la concertation avec les riverains. » Il insiste surtout sur « les 11500 emplois directs créés grâce à EuropaCity. Et l’image d’excellence que va acquérir ce territoire grâce aux équipements programmés ». Des arguments pas convaincants pour tout le monde. « Si l’ensemble des projets prévus sur le triangle de Gonesse sont réalisés, s’inquiète Blaise Martin, du collectif, 2900 ha agricoles disparaîtraient. Soit la consommation de 500000 personnes pendant une année. »"
Source et image : Le Parisien du 13 février