Malgré l'ambiance de calme angoissantqui régnait à Aulnay-sous-Bois, les violences ont continué jeudi soir et dans la nuit. Sur tout le département, le préfet a recensé une quarantaine de voitures brûlées et de 18 interpellations.
Jean-François Cordet a précisé dans un communiqué que 1 300 policiers avaient été déployés sur le terrain. Cette présence policière expliquerait, selon le préfet, "le relatif calme observé notamment à Aulnay-sous-Bois et à Sevran". Cependant France-Info a fait état de feux de commerces et d'équipements publics à Aulnay, où les autorités ont également fait état d'un véhicule incendié projeté contre la "Maison des associations".
La SNCF a de son côté annoncé la mise en place à partir de 21h un dispositif de sécurité dans les RER circulant dans les secteurs "à risques", deux trains du RER B ayant reçu des cailloux la veille au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Les conducteurs des trains sont accompagnés par une équipe de la surveillance générale de la SNCF, avec des agents qui font des rondes dans les trains pour éviter les agressions.
Les traces laissées par les incendies de la nuit défiguraient encore un peu plus les quartiers nord de la ville hier matin. Des barrières métalliques barraient la rue Jacques Duclos à la hauteur de la cité de l'Europe. Des véhicules de pompiers stationnaient au milieu de cette artère qui relie les quartiers nord au centre-ville pour prévenir une reprise de l'incendie qui, toute la nuit, avait détruit totalement le grand garage Renault. Dans cette même rue, le bar William Cook avait fait les frais des casseurs et le commerçant s'appliquait à remettre en place les vitrines.
Mêmes scènes de désolation dans le quartier de l'Ormeteau avec la mise à sac de l'agence du Crédit lyonnais au centre commercial du quartier Ambourget. Non loin de là, route de Mitry, en limite de Sevran, c'est à un dépôt de véhicules d'occasion que l'on avait mis le feu. L'incendie avait détruit plusieurs voitures.
A la Rose des Vents, c'est au poste de police, fermé la nuit, que les casseurs s'étaient attaqués avant de vandaliser plusieurs commerces de la galerie marchande du Galion. Aussi, un important incendie s'est déclaré dans un entrepôt de moquettes. Il a mobilisé 44 engins, dont 11 lances à incendie. Un hangar contenant des produits de maroquinerie a été partiellement brûlé au Blanc-Mesnil.
"C'est intolérable. Cela doit cesser !" a lancé hier matin Gérard Gaudron. Le maire d'Aulnay, qui s'adressait aux très nombreux représentants de la vie locale aulnaysienne, a affirmé : "Nous devons répondre ensemble avec fermeté et dignité à la gravité des événements qui tentent de réduire à néant des efforts partagés pour notre ville depuis de nombreuses années." Il a appelé à un rassemblement silencieux devant la caserne des pompiers samedi à 11 heures.
Jérôme Charré