Suite à la manifestation qui a eu lieu le samedi 8 février dans les rues d'Aulnay-sous-Bois, les syndicats du PSA se sont réunis afin de défendre l’usine de production de véhicules et éviter sa fermeture.Vous trouverez ci-dessous un article de L'Usine Nouvelle du 17 février 2012 indiquant les déclarations de Jean-Pierre Mercier. On apprend par ailleurs que suite à une non réponse du candidat-président Nicolas Sarkozy, les manifestants (syndicats PSA) iront jusqu'à l'Elysée afin d'avoir une réponse concrète à leur combat.
« ENTRETIEN Les syndicats de PSA à Aulnay-sous-Bois se réunissent ce samedi 18 février pour manifester dans les rues de la ville. Ils veulent défendre l’usine de production de véhicules et éviter sa fermeture. L’occasion pour L’Usine Nouvelle de revenir avec Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT, sur les motivations de ce mouvement.
L'Usine Nouvelle - Pourquoi appelez vous à manifester ce samedi ?
Jean-Pierre Mercier - Nous avons choisi un samedi pour défiler dans le centre ville d’Aulnay, car nous voulons que les citoyens qui nous soutiennent puissent faire entendre leur mécontentement. Si Aulnay finit par fermer, c’est un tsunami social pour le département du 93, ravagé déjà par le chômage. Mais surtout nous nous rendons compte que lanote confidentielle révélée par la CGT en juin dernier et qui prévoyait entre autres la fermeture du site d’Aulnay est appliquée à la lettre mois après mois.
Dans quelle mesure ?
Comme inscrit dans la note, la production de la 208 a débuté sur le site de Poissy. Sur le site de Mulhouse, la production de la 308 est en transfert vers Sochaux pour permettre l’arrivée en juin prochain de la production d’une partie de la 208, sous la forme 4x4. Autant de manœuvres, permettant de décharger le site de Poissy, qui va accueillir à terme la production de la C3 en même temps qu’Aulnay, puis à la place d’Aulnay. Une manœuvre qui entraînera la fermeture de notre site. C’est mot pour mot le schéma industriel qui était décrit dans la note confidentielle. C’est bien loin d’être une hypothèse de travail, comme on nous l’avait alors expliqué à la direction.
Que répond la direction lorsque vous faites remarquer cette situation ?
Philippe Varin est habile. Il ne parle jamais de fermeture du site d’Aulnay, mais uniquement de la fin de la production de la C3 prévue pour 2014. Ce qui est indiqué aussi dans la note confidentielle. Il ne ment pas sur cette échéance. Mais nous ne voulons pas nous laisser faire, au regard de ce qui se passe depuis juin.
Que réclamez-vous concrètement alors ?
Nous voulons, comme nous l’avons déjà réclamé, une réunion tripartite entre les syndicats, la direction et le gouvernement. Pour l’heure, tout ce qu’on nous propose, c’est de rencontrer les responsables politiques. Mais nous voulons que la direction soit impliquée. Nous voulons la garantie de sa part du maintien de tous les emplois sur le site avec la production d’un nouveau véhicule jusqu’en 2016. Car en janvier dernier, au comité d’entreprise, notre responsable n’a pas confirmé que les deux équipes seraient maintenues en janvier prochain. Et comme dans la note, il est inscrit que l’une d’elle va disparaitre à cette date, nous prenons les devants.
Pourquoi agir maintenant ?
Nous sommes en pleine période électorale, c’est le bon moment pour mettre la pression sur la direction du groupe. PSA pense justement pouvoir gagner du temps du fait de l’échéance électorale. Dans la note de juin, il était d’ailleurs bien précisé que l’annonce officielle de la fermeture du site d’Aulnay ne devait avoir lieu qu’en septembre 2012, pour respecter la période électorale. Mais pour nous, c’est le moment ou jamais de se faire entendre. Il est certain que la situation est plus délicate, quand il faut sauver une usine de 3 500 salariés que des sites comme ceux de Lejaby ou Photowatt. Mais nous avons bon nombre de soutiens parmi les candidats de gauche. Certains seront là ce jour, comme Nathalie Artaud pour Lutte Ouvrière ou Claude Bartolone comme représentant de François Hollande.
Justement, vous avez adressé un courrier au président de la République avec copie au candidat socialiste pour réclamer la tenue de la réunion tripartite. Avez-vous eu des réponses ?
De la part du président, non. François Hollande a répondu qu’il comprenait notre lutte.
Après cette manifestation, quelle autre action envisagez-vous ?
Nous irons à l’Elysée pour obtenir enfin une réponse. »
Source et image : L'Usine Nouvelle du 17 février 2012