De nouveaux éléments pourraient éclairer les circonstances dans lesquelles un jeune homme de 17 ans a été blessé au bassin, mardi soir à Aulnay, par un tir policier. L'adolescent, dont les jours ne seraient pas en danger, a pu être entendu dans la matinée après avoir été opéré à l'hôpital Robert-Ballanger. La voiture où il se trouvait, l'AX rouge qui a forcé un contrôle de police, a été retrouvée.
Les faits se sont produits au rond-point près de l'usine PSA (et non dans le quartier du Gros-Saule, comme nous l'avions indiqué par erreur hier). Quatre policiers de la cellule départementale de circulation effectuaient un banal contrôle de vitesse. Repérée par deux policiers près d'un radar, l'AX aurait été sommée de s'arrêter. Selon nos informations, elle roulait à 80 km/h sur une portion limitée à 50 km/h au moment d'aborder le rond-point. Là, un fonctionnaire aurait été obligé de se jeter à terre pour l'éviter. C'est alors que le quatrième policier a sorti son arme et a tiré. Il est question de deux coups de feu, tirés à hauteur de la porte passager avant.
Il ne faudra pas plus d'un quart d'heure à la police d'Aulnay pour comprendre que le blessé par balle transporté à l'hôpital Ballanger en Twingo, et déposé devant le service des urgences, était le passager de l'AX. Filmée par la vidéo de l'hôpital, la Twingo verte a été retrouvée à Sevran. Les deux hommes qui se trouvaient à bord ont été entendus, tout comme les brancardiers des urgences et les quatre policiers.
Personne n'a été placé en garde à vue. « Les premiers éléments, qui devront être confirmés par l'enquête de l'IGS, laissent apparaître que la voiture a foncé sur les policiers, avance Jérôme Hanarte, secrétaire régional d'Alliance 93. Si c'est bien le cas, il y a légitime défense. » Thèse qui ne peut être retenue que s'il y a mise en danger de sa propre vie ou de celle d'autrui. L'expertise de la voiture devra aussi s'attacher à démontrer si une balle tirée vers l'avant peut, par ricochet, atteindre un passager arrière dans le dos.
Le blessé, un jeune homme sans histoires qui vit aux Pavillons-sous-Bois, se trouvait a priori avec quatre autres personnes. On ne sait toujours pas pourquoi le conducteur a refusé de s'arrêter.
Carole Sterlé, jeudi 15 juin.