La salle Gainville était de nouveau remplie hier soir pour la réunion publique organisée par le Collectif des riverains et victimes du CMMP, les associations de parents d'élèves FCPE et Lipe, Addeva 93, Ban Abestos France et Aulnay Environnement.
Gérard Voide a, d'abord, indiqué qu'il s'agit de la 8e année que se tient des réunions sur l'usine d'amiante à Gainville et que la première manifestation publique avait lieu le 16 avril 2005. Il y a 71 malades dont 39 qui habitaient autour de l'usine contre 17 qui y travaillaient. Depuis la première plainte déposée, il y a 11 ans, 25 plaintes ont été déposées.
Le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a débouté le CMMP. Il considère qu'il y a de la poussière d'amiante partout, qu'elle provient du broyage d'amiante, que le CMMP doit la faire disparaître et enfin, que les travaux sont sous la responsabilité de l'actuel propriétaire, l'agence Kapa.
De plus, une étude indique la présence d'amiante sur les toitures, dans les briques, le sol et le sous-sol, mais aussi la présence de zircon et de thorium radioactif.
Le collectif estime que le maître d'œuvre s'est ridiculisé en prétextant de fausses contraintes techniques et qu'il s'agit de souci d'économie plutôt de question de santé publique. Aussi, il dénonce l'attentisme du préfet.
Le nouveau maire, Gérard Ségura, s'est engagé à plusieurs reprises de régler la question en 18 mois, soit d'ici octobre ou novembre 2009. La ville est favorable à la déconstruction sous bulle étanche. Elle va provisionner 3,6 millions d'euros qu'elle compte récupérer auprès du CMMP. Enfin, elle demande au préfet de mettre en place les mesures conservatoires.
Aussi, il a ajouté que l'actuel propriétaire aurait trouvé plusieurs repreneurs dont un qui semble disposé à effectuer tous les travaux de dépollution avant d'y construire des logements.
Suite à une question posée sur la casse automobile proche de l'usine, Alain Amédro, nouvel adjoint au maire chargé de l'urbanisme et de l'environnement, a indiqué qu'il étudiait le dossier avec les services techniques. Il cherche à reviser le PLU afin de rendre la parcelle non constructible.
Annie Delmont-Koropoulis, présidente de l'association Aulnay Santé rassemblant l'ensemble des professionnels de santé libéraux de la ville et conseillère municipale de l'opposition, a indiqué que son association organiserait une réunion où sera expliqué l'étude de la DDASS ainsi que les risques encourus par la population. Elle a ajouté qu'Aulnay Santé travaillerait en lien avec le collectif, comme une cellule de veille sanitaire.
Deux motions ont été soumises au vote du public. La première demandant au préfet de prendre ses responsabilités et enregistre l'engagement du nouveau maire a été adoptée à l'unanimité. La seconde, quant à elle adoptée à l'unanimité moins 1 abstention, demandant au préfet que soient prises les mesures d'urgence garantissant la sécurité des personnes face à la dégradation du site qui s'accélère: protection des alentours de l'usine par la pose d'un filer; stabilisation et colmatage des éléments de la toiture et de la façade fragilisés; dispositif de surveillance de dégradation du site en rétablissant les visites bimensuelles. Gérard Ségura a conclu que si le préfet n'agissait pas dans les 15 jours, il agirait à sa place.
Jérôme Charré
2 Réponses à “Les riverains demandent au préfet de prendre ses responsabilités”
Bonjour,
dans la phrase « Elle va provisionner 3,6 millions d’euros qu’elle compte récupérer auprès du CMMP »
Doit on comprendre que la ville va débourser 3,6 millions d’euros qu’elle espère récupérer par le CMMP ou est ce que la ville va attendre que le CMMP lui verse cet argent avant de tout provisionner ?
La première hypothèse me semble d’une naiveté plus que déplacée
Je me permets d’apporter quelques précisions sur les premières décisions prises par la nouvelle municipalité sur ce dossier complexe :
1. Il s’agit de demander le remboursement par le CMMP des sommes déjà engagées par la ville pour le déplacement de l’école évaluées à 3.6 millions d’€, au nom du principe pollueur-payeur.Une délibération ira en ce sens lors du Conseil municipal du 15 mai 2008.
2. Exiger du prefet la reprise du processus dit du 19 octobre 2007 demandant un protocole de dépoussièrage et de déconstruction dans le même temps aux propriétaires actuels et ancien (CMMP)dans des conditions maximum de sécurité (confinement par l’exterieur des batiment par mise sous bulle)et en lien avec la commune et les associations. Pour l’instant le préfet parle de dépouissièrage dans un courrier de février 2008 et plus de déconstruction…
3. Mettre en demeure le CMMP de sécurisé le site et au besoin se substituer dans la mise en place de cette sécurisation, en demandant la remboursement au CMMP.C’est en ce sens que la préfetcture peut agir.
4. Agir de concert avec les associations, les associer aux démarches en préfecture, à la définition du protocole technique.
5. Relancer le numéro Vert pour répondre aux questions des riverains, les orienter vers des dépistages médicaux en lien avec l’association Aulnay santé qui réunit medecins, pharmaciens et professionnels de santé d’Aulnay.
Relancer une campagne d’informations sur l’existence de ce numéro.
6.Rechercher les anciens ouvriers de l’usine et riverains notamment ceux qui sont repartis dans leur pays d’origine pour qu’ils puissent bénéficier de leur droit.
Précision sur cette phrase de l’article de Jérôme : « Il cherche à reviser le PLU afin de rendre la parcelle non constructible. »
Il ne s’agit pas de la parcelle du 99 route de Mitry (la casse) mais en l’occurence de la parcelle du CMMP afin d’étudier son statut pour assurer une dépollution complète des batiments et du sous-sols dans des conditions maximum et prendre ensuite toutes les décisions sur le type de constructions possibles sur le site. Dans un dialogue renouvelée avec le propriétaire actuel.
Sur le 99, nous agissons pour recenser tous les problèmes de cette casse…Je vous en dirais plus quand juridiquement, je pourrais vous en dire plus. Nous demanderons des relevés de pollution des sols.
Bien cordialement
Alain Amédro