Communiqué de presse du CPTG du mardi 18 juillet 2023
Dans une tribune publiée lundi 18 juillet dans le journal Le Monde, un groupe de députés dénonce le non-respect par Valérie Pécresse de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette), ainsi que son entêtement, aux côtés de certains élus franciliens, à maintenir les lignes de métro 17-Nord et 18-Ouest, qui constituent une menace pour la sécurité alimentaire des Franciliens.
Les signataires, parmi lesquels l’on compte trois députés du département du Val d’Oise (Carlos Martens Bilongo, Aurélien Taché et Paul Vannier), dénoncent la décision de la présidente de la région Île-de-France de ne ralentir le rythme de destruction des sols que de 20% dans le cadre de son schéma directeur (le SDRIF), alors que la loi ZAN, qui s’applique sur tout le territoire, exige de diminuer de moitié le rythme de l’artificialisation.
« La région-capitale poursuit ainsi des objectifs deux fois et demi inférieurs aux obligations qui s’imposent au reste du territoire national, alors que la transition écologique exige une répartition équitable des efforts », lit-on dans le texte publié sur le site du quotidien Le Monde.
Pour les signataires de la tribune, « le principal responsable de cette fuite en avant est le Grand Paris Express », et plus particulièrement les lignes 17-Nord et 18-Ouest, « une véritable aberration », sur « des terres aux rendements parmi les plus élevés au monde (90 quintaux de blé tendre à l’hectare, contre 56 en moyenne en Europe) ». En tout, ce sont plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles qui sont menacés de destruction au nord de Paris sur le Triangle de Gonesse et au-delà de Roissy, ainsi que sur le plateau de Saclay, au sud.
Le texte rappelle qu’Élisabeth Borne elle-même, lorsqu’elle était ministre des Transports, s’alarmant des prévisions de fréquentation très faibles et du coût très important des lignes 17-Nord et 18-Ouest, avait demandé leur annulation pure et simple.
Mais « Valérie Pécresse s’est fermement opposée à cette proposition, sans autre justification que des équilibres politiques au sein du Conseil régional et la parole donnée il y a plus de dix ans à des élus locaux désireux d’avoir "leur" gare », lit-on dans la tribune.
« A l’heure du dérèglement climatique et du renchérissement des prix agricoles, la région Île-de-France ne peut pas continuer à défendre le projet d’une métropole hypertrophiée, qui détruit méthodiquement, avec de l’argent public, ses terres les plus fertiles », concluent les députés.
Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) se félicite que le débat soit relancé sur des choix d’aménagement du territoire faits il y a plus de quinze ans, alors que des questions existentielles comme la protection de la ressource en eau et l’approvisionnement alimentaire ne se posaient pas avec la même acuité.
Pour le CPTG et ses soutiens, les débats à l’automne lors de la loi d’orientation agricole devront logiquement aboutir à un moratoire sur les lignes 17-Nord et 18- Ouest. Quant à l'argent public, il doit d'urgence être affecté à de véritables projets d'intérêt général, notamment la conversion du système agricole de l'Île-de-France à la défense de la sécurité alimentaire de nos concitoyen-nes.